GUEULES NOIRES de Mathieu Turi

Gueules Noires - Bande-annonce

GUEULES NOIRES - Avec Samuel Le Bihan, Amir El Kacem, Jean-Hugues Anglade, Thomas Solivéres, Bruno Sanches, Diego Martin, Marc Riso et Philippe Torreton. Le 15 novembre au cinéma. Synopsis : 1956...

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GUEULES NOIRES de Mathieu Turi (France)

Date de sortie en salles : 15 novembre 2023

103 minutes / Drame historique - horreur

Avec Samuel Le Bihan, Amir El Kacem, Thomas Solivérès, Jean-Hugues Anglade, Marc Riso, Bruno Sanches, Diego Martin, Philippe Torreton.

Productions : Fulltime Studio, Marcel Films

Distributeur : Alba Films

Synopsis : 1956, dans le nord de la France. Une bande de mineurs de fond se voit obligée de conduire un professeur faire des prélèvements à mille mètres sous terre. Après un éboulement qui les empêche de remonter, ils découvrent une crypte d’un autre temps, et réveillent sans le savoir quelque chose qui aurait dû rester endormi…

Gueules Noires est le troisième long-métrage du (prometteur) réalisateur français Mathieu Turi après Hostile (2017) et Méandre (2020) qui ont très bien fonctionné dans les festivals (125 nominations). Mathieu Turi tient une moyenne d’un film tous les trois ans, ce qui est une cadence assez soutenue.

Le réalisateur avait attiré mon attention dès son premier long-métrage Hostile, que je n’ai pas encore vu, et qui a remporté de nombreuses récompenses dans des festivals prestigieux comme le Nifff, FilmQuest ou encore Trieste.

Mais de quoi ça parle Gueules noires ? Le titre du film fait référence aux mineurs qui sortent des mines avec leurs têtes couvertes de charbon. Le réalisateur utilise cette image comme vecteur d’humanisme : que l’on soit italien, marocain, espagnol ou bien français, tout le monde ressort des mines avec la même gueule. Des gueules noires !

La mine est un personnage à part entière de par sa présence dans les plans. Le film est quasiment un huis-clos se déroulant sous les galeries impressionnantes de la mine. Un vrai labyrinthe qui est le fil rouge de l’histoire. Suite à un effondrement, les protagonistes de l’histoire, une équipe de mineurs et un scientifique (Jean-Hugues Anglades) cherchent une sortie dans les entrailles de la Terre a environ mille kilomètres de profondeur. Pour la petite histoire, Gueules noires a été tourné sur le site minier de Wallers-Arenberg (Cinq kilomètres de galeries de mines de calcaire), dans le Nord-Pas-de-Calais où a été réalisé Germinal. Le site est devenu un vrai studio de cinéma. Et le résultat en est époustouflant !

Gueules noires débute comme un film historique en montrant le recrutement de mains d’œuvres marocaines, ainsi que du fonctionnement de la mine avec ses règles strictes en 1956. La reconstitution du décor de l’époque est vraiment très réaliste. Une réelle plongée du spectateur dans les années 50-60. Puis le film s’oriente vers le genre aventure, à la sauce Indiana Jones, avec ce scientifique qui veut aller sonder à mille mètre de profondeur avec les risques que cela implique. Les plans sont superbes et la lumière tamisée, unique source provenant de la lumière frontale des casques. Le spectateur est plongé dans une claustrophobie totale accompagnée d’un sentiment anxiogène avec  cette obscurité noir.  Ajouter à cela la découverte d’un sarcophage de plusieurs milliers d’années, voire millions d'années.

« Il est certain qu’il y a une thématique de l’enfermement qui me travaille et, de manière sans doute inconsciente, c’est ce qui m’attire dans beaucoup de films. », Mathieu Turi.

Le troisième film de Mathieu Turi est une vraie réussite sur plusieurs plans : celui de la mine, de la mise en scène, des effets spéciaux, même s’il y a un petit truc sur lequel je vais revenir et surtout la distribution des rôles. Les personnages cosmopolites sont assez bien développés, pas trop non plus, et ils dégagent une certaine empathie (pas tous).

« J’aime prendre le temps de développer mes personnages pour qu’on s’y attache car c’est ce qui permet d’être impliqué dans l’histoire. », M.T.

Pour revenir sur les effets spéciaux, les scènes gores sont assez réussies (Décapitation, éventration, démembrements ...), mais j’ai trouvé le monstre un poil petit (Et pourtant, l’acteur Carl Laforêt qui interprète le monstre n’est pas vraiment un nain !). Au vue de la mythologie sur laquelle s’appuie Gueules noires, c’est-à-dire l’univers de H.P. Lovecraft, on pouvait s’attendre à un monstre à l’image d’un certain Cthulhu, un être tentaculaire innommable et indescriptible. A ce titre, il y a un joli clin d’œil à la cité de R'lyeh (Superbe).

« Je suis avant tout un grand fan de Lovecraft, et particulièrement des Montagnes hallucinées et Dans l’abîme du temps. », M.T.

Gueules noires est un film anxiogène, terrifiant et surtout mieux que les galeries Lafayette !  Le montage nerveux fait passer les cent trois minutes assez vite avec son lot de tueries. Les acteurs sont impressionnants et ils ont dû supporter des conditions extrêmes en dehors de studios bien chauffés.

Gueules noires est une vraie (pépite) dynamite qui vous pète en pleine poire et Dieu que cela fait du bien, surtout quand c’est français ! Avec en bonus l’univers de Lovecraft très bien digéré.

Gueules noires a été présenté dans des festivals prestigieux comme Sitges, Feffs, Fantastic Fest …

Mad Oliver