VERMINES de Sébastien Vanicek

VERMINES l Bande Annonce

Le 27 décembre au cinéma. Un film de Sébastien Vaniček. Avec Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko et Finnegan Oldfield. Face à une invasion d'araignées, les habitants d...

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VERMINES de Sébastien Vaniček (France)

Date de sortie en salles : 27 décembre 2023

105 minutes – horreur

Avec Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield, Emmanuel Bonami

Production: My Box Films

Distributeur: Tandem

Synopsis : Face à une invasion d’araignées, les habitants d’un immeuble vont devoir survivre.

Avant de parler de ce premier long-métrage horrifique, revenons quelques années en arrière …

Suite à sa rencontre avec le producteur Etienne Ement lors de la remise d’un prix dans un festival, Sébastien Vanicek réalise le court-métrage Mayday en 2015. Un huis clos dans un avion, survolté et nerveux.

« Une carte postale visuelle et sonore dont l’objectif était surtout de bousculer et marquer les gens.», Sébastien Vanicek.

Puis, en 2018, toujours sous la houlette d’Etienne Ement, sort le magnifique court Crocs, une histoire qui ne manque pas de mordant et qui dénonce les combats illicites de chiens. Un uppercut direct dans le foie co produit par France Television et où le réalisateur bénéficie d’une production plus conséquente.

En 2020, Sébastien Vanicek créé la société Lourd Métrage à travers laquelle il va rencontrer l’acteur un brin déjanté Jérôme Niel qui va interpréter le rôle principal dans Holo en 2022. Une histoire drôle et déjantée au sujet d’une carte Pokémon holographique.

Sébastien croise le chemin du producteur Harry Tordjman qui est emballé par le pitch de Vermines.

Et voilà, come back to the present !

Vermines a été écrit par Sébastien Vanicek et Florent Bernard.

Le film sort en cette fin d’année 2023 après avoir fait le tour de prestigieux festivals comme le Feffs, L’Etrange Festival, Sitges et plus récemment le Pifff.

« J’ai élargi ma réflexion autour du délit de faciès, sujet qui me touche beaucoup, et qui s’est incarné avec l’image de l’araignée. Elle existe et se balade un peu partout chez nous, mais on ne veut pas la voir donc on l’écrase immédiatement. La symbolique de la xénophobie, de l’intolérance, elle était là. Tout le monde étant traité comme de la vermine dans ce parallèle métaphorique, le titre s’est imposé très vite. », Sébastien Vanicek.

Et cette vermine dans le film n’est autre qu’une heteropoda maxima, une araignée avec un venin mortel. La première séquence de Vermines se déroule quelques parts dans un désert (Marocain ?) où des trafiquants traquent cette araignée très recherchée dans des boui boui illicites.

Ensuite, le film bascule dans le huis-clos, dans une banlieue parisienne où chacun se démerde comme il peut.

« J’avais à cœur de montrer la banlieue dans laquelle j’ai grandi, à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. C’est-à-dire un microcosme très positif, où les gens se connaissent, s’aident, s’apprécient, sont polis. », Sébastien Vanicek.

L’araignée va se faire la belle et donner du ressors à retordre aux habitants de l’immeuble où elle se cache et sème ses cocons. Vous ne regarderez plus une belle boite à chaussures comme avant !

A l’instar de Rec de Jaume Balaguero et de Paco Plaza, les habitants de l’immeuble vont être en proie à un danger. Dans le premier avec des zombies tandis que dans le second ce sera avec des araignées. Comme indiqué ci-dessus, ces araignées sont une métaphore des banlieusards souvent représentés comme des trafiquants de drogues ou bien des drogués. Un véritable écosystème. Des banlieusards qui nous sont étrangers, étrangers de la société qui ne veut pas les voir et les cachent dans des barres d’immeubles. Et quand ils font peur, on tente de les écraser comme les araignées … Et plus on s’en prend à ces araignées, plus elles grossissent et sont agressives.

«  Et face à quelque chose qui nous est étranger, du point de vue étymologique du terme, on a tendance à être violent. », Sébastien Vanicek.

Vermines est un film de monstre indique le réalisateur avant la projection du film en compétition au Pifff accompagnée d'une partie de l'équipe. Il ne manquait que le chien qui ressemble étrangement à celui dans Crocs (ce serait donc une chienne) et par-dessus tout les araignées qui ont tout de même beaucoup de scènes dans le film ! Le nombre d’araignées, réelles ou inventées, est impressionnant. Je pense que Vermines remporte le plus grand nombre d’araignées dans un film.

Les SFX signés des studios MacGuff et Atelier 69 sont assez réussis.

Au niveau du casting, deux acteurs m’ont impressionné :

L'acteur Finnegan Odfield dans le rôle du pote oublié suite à une aventure qui a mal tournée. La brèche, la fissure du mur de l’amitié n’a pas été recollée dû à un mutisme respectif.

Il y a l’actrice  Sofia Lesaffre, petite amie dans le film justement du rôle de Finnegan. De par son rôle, Sofia apporte de l’émotion aux spectateurs. Les yeux ont piqués c’est dire.

Après le cast en général est un peu inégal, mais plaisant à voir à l’écran. Il y a beaucoup de personnages, en passant par l’agent de nettoyage de l’immeuble, les voisins amicaux et un peu moins (Emmanuel Bonami, excellent dans son rôle).

C’est plutôt un casting jeune avec des dialogues de jeunes et des « ouaiches » toutes les cinq minutes et du rap à donf, excepté le seul passage de métal dans la douche (scène culte).

Jérôme Niel est complètement frappa-dingue dans son rôle ! Il a une de ses têtes dans le film avec ses gros yeux exorbitants. C’est le rôle comique du film, un brin Tex Avery.

Il y a également un très gros travail sur le « sound design » très bien ressenti au Max Linder Panorama où se déroulent les projections du Pifff. Un « sound design » qui vous met les nerfs à vifs.

César Mamoudy et Samy Bardet ont fait du beau boulot niveau son.

Au final, on passe un bon moment en regardant Vermines qui fait le job du divertissement avec sa métaphore sociétale. Il y a de l’humour, de la tendresse, de l’horreur et des plans de caméras forts intéressants.

Pour un premier long-métrage, le résultat en est impressionnant, même s’il est difficile de garder un montage nerveux pendant tout le long du film. Il y a quelques longueurs sur la dernière demi-heure je trouve et surtout un climax autour des flics qui auraient pu être épargné, évité ou pas.

Avec Netflix en participation à la production, Vermines devrait atterrir sur la plateforme assez rapidement, une fois sa toile bien tissée en salles.

Allez voir Vermines en salles dès le 27 décembre 2023 en soutenant les films français, le genre français !

Mad Oliver.

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