CONANN de Bertrand Mandico

CONANN Bande Annonce (2023) Bertrand Mandico

CONANN Bande Annonce (2023) Bertrand Mandico, Fantastique © 2023 - Ufo Distribution

https://www.youtube.com/watch?v=6wwDvJBSsJY

CONANN de Bertrand Mandico (France)

Date de sortie en salle : 29 novembre 2023

105 minutes – Fantasy / Drame

Avec Elina Löwensohn, Christa Theret, Julia Riedler, Claire Duburcq, Sandra Parfait, Agata Buzek,

Nathalie Richard, Françoise Brion, Audrey Bonnet, Christophe Bier

Productions : Les Films Fauve, Ecce Films, Floreal Films

Distributeur : UFO Distribution

Synopsis : Parcourant les abîmes, le chien des enfers Rainer raconte les six vies de Conann, perpétuellement mise à mort par son propre avenir, à travers les époques, les mythes et les âges. Depuis son enfance, esclave de Sanja et de sa horde barbare, jusqu’à son accession aux sommets de la cruauté aux portes de notre monde.

Conann est le troisième long-métrage du réalisateur français Bertrand Mandico (Les Garçons sauvages et After Blue). Bertrand Mandico a créé son propre univers cinématographique, fantasmagorique, hallucinogène, psychédélique et poétique. Les protagonistes principaux de ses films étant toujours des femmes.

Ne vous attendez pas à un « copier/coller » de Conan le Barbare de John Milius avec Arnold Schwartzenegger, en version féminine. Le film de Bertrand Mandico s’en éloigne facilement avec une histoire formée de sketches suivant les différentes ères de Conann. Le film montre Conann à tout âge à partir de ses quinze ans à sa sixième mort ( !). Chacune des Conann prenant le dessus sur la précédente. C’est une histoire de lien de sang et de cœur surtout (sic !). Heureusement, Rainer, chien de l’enfer, est là comme fil rouge afin de relier les six histoires racontées par le film autour d’un seul protagoniste : Conann !

Conann est le film le plus violent et sanglant du réalisateur. Brutal à l’état pur ! Les scènes sanglantes montrées en noir et blanc passent plus facilement à l’écran qu’un rouge ketchup bien rougeoyant. La scène du repas (biblique?) à la fin du film est mortelle avec un Christophe Bier en maître d’hôtel assez pointilleux.

La genèse de Conann, excepté que c’est une adaptation libre des récits de Robert E. Howard, fut une pièce de théâtre qui n’a jamais été représentée (faute à la covid ?). C’est aussi en rapport avec la mythologie celte où Conann, avec deux N, côtoyait des créatures fantastiques, les Fomoires, décrit comme des demi-dieux cynocéphales, à têtes de chiens ou d’hyènes. Les bases sont posées !

Conann est une sorte d’expérimentation visuelle comme le réalisateur à l’habitude de composer tout en jouant avec les sens du spectateur qui sera ou non immergé dans le film. C’est un film sur la damnation, la barbarie. Au final, deux protagonistes changent de registre, l’un se déshumanisant et l’autre s’humanisant. C’est comme un transfert.

Certains spectateurs n’apprécieront peut-être pas Conann, car il faut fournir un effort de lecture pour rentrer dans le film. Celui-ci n’étant pas forcément linéaire, avec des sauts d’époques, ne facilitant pas l’exercice. Le spectateur doit s’adapter à chaque changement d’époque. Cela peut être d’une certaine façon, un peu fatigant.

« Le comble de la barbarie est la vieillesse qui tue sa jeunesse », Bertrand Mandico.

Conann a été présenté au Festival de Cannes, à L’Etrange Festival, ainsi qu’au Feffs.

Mad Oliver