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Le blog du cinema d' Olivier H

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PANDEMONIUM de Quarxx (France)

Publié par lecinemadolivierh sur 11 Mars 2023, 16:32pm

Catégories : #Pandemonium, #Quarxx, #Transgressive Production, #Arben Bajraktaraj, #Ophélie Kolb, #Manon Maindivide, #Hugo Dillon, #Sidwell Weber, #Carl Laforêt, #Fantastique

PANDEMONIUM de Quarxx (France)

PANDEMONIUM de Quarxx (France)

2023 / Fantastique Drame Horreur Comédie / Quatre-vingt-quinze minutes

Avec Arben Bajraktaraj, Ophélia Kolb, Manon Maindivide, Hugo Dillon, Sidwell Weber, Jérôme Paquatte, Carl Laforêt

Production: Transgressive Production

 

Synopsis : Après avoir réalisé qu'il est mort sur les lieux d'un accident de voiture, Nathan descend dans les profondeurs de l'enfer, où il est condamné à faire l'expérience de la douleur des âmes torturées en cours de route.

 

Le réalisateur français Quarxx a ouvert son bal aux monstres avec son premier long-métrage Tous les dieux du ciel, qui raconte l’histoire d’un frère (Jean-Luc Couchard) rongé par la culpabilité et de sa sœur (Mélanie Gaydos) clouée au lit suite à un accident tragique.

Pandemonium, son second long-métrage,  est issu d’une production indépendante laissant une totale liberté artistique à Quarxx, au détriment d’un budget plus conséquent certes, mais le résultat en images n’en est pas réduit pour autant. Le résultat en est admiratif. La maitrise du réalisateur vient probablement des répétitions avant le tournage qui se déroule seulement en quelques jours.

 « La liberté de l’indépendance me permet d’explorer des thèmes ou utiliser des mélanges de genres qui auraient du mal à passer dans un long métrage dit classique. », Quarxx.

Le terme Pandémonium a été inventé par le poète anglais John Milton au XVIIème siècle pour désigner la capitale de l’enfer, lieu où règnent corruption, chaos et décadence (Cf tableau).

Peinture de John Milton

On peut apercevoir au centre, l’édifice le plus imposant, le palais de Satan baignant dans les flammes infernales et entouré de lave.

Quarxx vous propose de vous y ouvrir les portes et de vous y aventurer avec ses propres démons infernaux. Etes-vous prêt pour un non-retour dans les abimes ténébreux de l’enfer Quarxxien ? Vous n’en ressortirez pas indemne !

Pandémonium a été réalisé (fabriqué) sur trois (longues) années sous forme de trois histoires s’imbriquant ensemble autour d’un fil rouge :

Plus Jamais Possible avec Ophélia Kolb (superbe) et Sidwell Weber (glaçante) montre une mère qui ne veut pas faire face au suicide de sa fille et qui dénie le deuil. L’histoire sombre est poignante et dramatique. Elle parle d’une relation mère-fille ainsi que de la mort.

Crédits : ©PIXELLEPHOTO

Les Princesses font ce qu’elles veulent avec la très jeune talentueuse Manon Maindivide (impressionnante) et Carl Laforêt (monstrueux) raconte un peu comme La Belle et la Bête, une histoire d’une princesse et de son monstre (imaginaire) aimant les tartines de confitures à la fraise. L’histoire assez dure et glauque parle de folie où une petite fille a tué ses parents.

Pandémonium est l’imbrication de ces deux histoires en une seule. C’est un film à sketches avec un fil rouge reliant les trois histoires (films) en une à l’instar du film La Quatrième Dimension qui en fut un des pionniers.

L’histoire de Pandemonium commence quelque part dans l’Aveyron (magnifiques paysages sous la neige) avec un accident de la route entre une voiture et une moto et où les deux conducteurs sont morts sur le coup. Au début, Nathan (Hugo Dillon) n’a pas conscience qu’il est décédé sur le coup et croit qu’il est encore vivant. Mais Daniel (Arben Bajraktaraj), le conducteur de la moto va lui démontrer qu’il est bien mort en sortant son corps de la voiture endommagée.

Crédits : ©PIXELLEPHOTO

Le duo joliment interprété par Arben Bajraktaraj (superbe dans le court-métrage Lapsus de Karim Ouaret) et Hugo Dillon forme une sorte de quiproquo comique. La séquence qui en découle, proche des vingt minutes est un pur délice cinématographique (Je ne sais pas si Quarxx assis juste à côté de moi m’a entendu rire à plusieurs intervalles). Un grand moment de cinéma ! Le réalisateur, malgré la situation dramatique, réussit haut la main à y insérer des doses d’humour noir.

L’histoire prend un autre tournant, une fois que les protagonistes se décident (enfin) à traverser une porte …

Quarxx frappe très fort avec ce second long-métrage quasiment parfait (Difficile de trouver des défauts, ou s’il faut en cité un, je dirai la représentation ainsi que la voix du diable).

Crédits : ©PIXELLEPHOTO

Comme à son habitude, le réalisateur nous livre des plans, des cadres avec des lumières magnifiques accompagnés par une superbe bande son ainsi qu’un « sound design » aux petits oignons. Les effets spéciaux tiennent la route et ne sont pas ridicules malgré un budget serré. Chapeau bas à toute l’équipe du film à commencer par la production Isabelle Guenezan, Sandra Ianigro et Martine Melloul (Trois drôles de dames, mais qui est Charlie ?). Le fabuleux Benjamin Leray à la musique (énormissime), la photographie de Hugo Poisson et Colin Wandersman, Aurélia Garay pour la décoration (magnifique dans les Princesses font ce qu’elles veulent). David Scherer et Olivier Afonso aux effets spéciaux. Une équipe remplie de talents.

« L’atmosphère sonore qu’a apporté Benjamin (Leray) a influé au film et contribue en grande partie à la cohérence de l’univers et des personnages. Il y a un mélange des genres en terme sonore, avec des choses assez angoissantes, des choses qui rappellent l'enfance et parfois des déchaînements chaotiques. C'est ce mélange sonore, ce mélange d'atmosphère qui donne aussi toute sa finesse à la bande son de Benjamin. », Quarxx.

Crédits : ©PIXELLEPHOTO

Pandemonium est une œuvre sombre parlant à la fois de mort, de folie et de l’enfer. Un savoureux mélange explosif où Quarxx termine son histoire sur une surprenante révélation issue du mythe de la réincarnation et de l’origine des « boogeymen ».

Quarxx nous livre une vision assez pessimiste (réaliste) de l’humanité, où presque chacun a sa place en enfer, au purgatoire afin de se laver de ses péchés. Car l’humain ne peut vivre sans péché et il le paiera au prix fort en jouant avec Leatherface.

Quarxx a invoqué ses propres démons et les a mis en images, en lumières.

Pandémonium a été sélectionné en avant-première mondiale à La Berlinale.

« J’aime les univers obsessionnels, les traumatismes et le bizarre en général. », Quarxx.

« J’aime l’univers de la fuite dans l’imaginaire pour ne pas faire face à la réalité du quotidien. » , Quarxx.

Crédits : ©PIXELLEPHOTO

Mad Oliver

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