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Le blog du cinema d' Olivier H

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Blog spécialisé sur les Festivals Internationaux de Films Fantastiques comme Fantastic'Arts, FantasPorto, BIFFF, AIFFF, Mauvais Genre, Cannes, NIFFF, Fantasia, PiFan, Deauville, L'Etrange Festival, FEFFS, La Samain, Trieste, Razor Reel, Les Utopiales, PIFFF ...


LES PRINCESSES FONT CE QU'ELLES VEULENT de Quarxx

Publié par lecinemadolivierh sur 16 Juillet 2021, 16:50pm

Catégories : #Les princesses font ce qu'elles veulent, #Quarxx, #Pandémonium, #Carl Laforêt, #Manon Maindivide, #Jérôme Paquatte, #Transgressive Production, #Benjamin Leray, #Olivier Afonso

LES PRINCESSES FONT CE QU'ELLES VEULENT de Quarxx

LES PRINCESSES FONT CE QU’ELLES VEULENT de Quarxx (France)

2021 – environ 30 minutes – drame – horreur – fantastique

Avec Manon Maindivide, Carl Laforêt, Jérôme Paquatte, Laurence Porteil

Transgressive Production


 

Synopsis: Une plongée poétique et cauchemardesque dans l'esprit dérangé d'une petite fille psychotique. Nina à neuf ans mais n'est pas une petite fille comme les autres. Nina a deux secrets, elle vient de libérer Tony le monstre qui vit dans la caverne magique et elle vient de tuer ses parents.


 

Les princesses pont ce qu’elles veulent est le second court-métrage du réalisateur français Quarxx, après Plus jamais possible (2020), qui fera partie d’un triptyque intitulé Pandémonium, dont les thèmes principaux sont l’amour, la mort et la folie. Le tout est produit indépendamment par Transgressive Production. De quoi laisser une grande part de liberté pour le réalisateur mais avec des contraintes de budgets serrés. L’un des points forts de Quarxx est que les finances réduites ne s’aperçoivent pas à l’écran. La photographie ainsi que la lumière sont toujours un élément clé.

Depuis le court-métrage Nuit noire (2013), et encore plus avec Un ciel bleu presque parfait (2016), Quarxx gravit les marches cinématographiques tel un équilibriste sur un fil perché sans se vautrer. La preuve avec son long-métrage Tous les dieux du ciel (2018) avec l’acteur belge Jean-Luc Couchard dans le rôle principal, adaptation longue réussie d’Un ciel bleu presque parfait.


 

Mais revenons à Les princesses font ce qu’elles veulent où nous apercevons Nina, une petite fille de neuf ans qui entend ses parents se disputer à son sujet. Les premières notes de musiques de Benjamin Leray (Dont ce n’est pas la première collaboration avec Quarxx) dégagent une atmosphère étrange et ténébreuse, comme si quelque chose de maléfique allait se produire. Puis, changement de ton, avec une musique de princesse. Le spectateur navigue dans des eaux troubles entre une forme de réalité sombre et un passage plus féerique. Le yin et le yang. Nina, un peu comme toutes les petites filles, rêve d’être une princesse. D’ailleurs, on aperçoit un déguisement de La Belle et la Bête déposé aux côtés de son lit. La Belle et la Bête dont Les princesses font ce qu’elles veulent peut-être vu comme une version revisitée avec également sa «bête» ou plutôt son monstre: le mystérieux Tony interprété par Carl Laforêt (Hostile de Mathieu Turi). Une sorte de «boogeyman» à contre utilisation. Le film oscille donc entre poésie et quelque chose de plus sombre sur un fil de rasoir. On sent que le film va basculer d’un moment à un autre vers quelque chose de plus tragique, que la féerie va prendre fin à un moment ou à un autre (surtout quand on connaît assez bien l’univers cinématographique de Quarxx). Avec Les princesses font ce qu’elles veulent, le spectateur entre dans l’imagination d’une petite fille, qui refoule un événement tragique et traumatisant en le cachant sous le lit. Mais le monstre caché va se nourrir (de confitures de fraises entre autre) pour revenir plus fort et là, il n’y aura plus d’échappatoire malheureusement lorsque le monstre aura refait surface.


 

Manon Maindivide (8 ans) est impressionnante dans le rôle de Nina. Pour un premier rôle à l’écran après des représentations théâtrales, la prestation en est remarquable. Son (double) personnage est à la fois une vraie petite princesse ainsi qu’une vraie petite peste (La proue qu’elle fait lorsqu’on lui demande la raison de ce qu’elle a fait a sa petite sœur). Une vraie petite artiste en herbe à surveiller de près. A ses côtés, il fallait un rôle solide … celui de Tony et Carl Laforêt l’interprète très justement avec une posture voûtée et surtout sa voix douce et naïve. Très joli travail d’Olivier Afonso dans la fabrication du masque non loin de celui de Elephant Man de David Lynch ou de la gueule de Coluche dans Bonzaï après s’être fait piquer par un moustique. En personnage secondaire, on aperçoit Jérôme Paquatte, dans un rôle de coursier pas très rassurant et qui ne met pas en confiance. Un rôle apportant un degré d’étrangeté supplémentaire qui va faire basculer le film vers une fin tragique, un peu comme toutes les fins des films de Quarxx qui ne se terminent jamais très bien.


 

Les princesse font ce qu’elles veulent se déroule en un huis clos, dans la demeure familiale qui ressemble à un château. Un décor qui est un personnage dans le film abritant un monstre dans ses entrailles. A moins que le monstre ne soit … Marque de fabrique de Quarxx également dans les éléments de décorations: la scène avec la baignoire! C’est comme si elle servait à laver ses péchés, une forme de rédemption en quelque sorte pour ses personnages dont la vie n’a pas épargnée.


 

Au final, Quarxx enrichit son univers cinématographique sombre et glauque avec un zeste de poésie dans Les princesses font ce qu’elles veulent avec toujours une part laissée à l’imaginaire dérangé de ses personnages «losers». Dans Les princesses font ce qu’elles veulent, il y a des paillettes, de la légèreté, mais également des choses mal, une tragédie. C’est le nouveau bijou sombre de Quarxx qui fait parti de la nouvelle vague des réalisateurs du cinéma français fantastique sur qui on peut compter si on lui en donne les moyens.

 

Vous pourrez voir Les princesses font ce qu'elles veulent prochainement à L'Etrange Festival à Paris et on espère au PIFFF, au FEFFS ainsi qu'au Festival de Gérardmer.

 

Olivier H.

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