Bande annonce officielle de Tout fout le camp de Sébastien Betbeder
Dans une ville du Nord de la France, Thomas, pigiste au journal local, doit faire le portrait d'Usé, musicien atypique et ancien candidat à l'élection municipale. Tandis que les deux hommes ...
TOUT FOUT LE CAMP de Sébastien Betbeder (France)
Date de sortie en salles : 14 septembre 2022
Quatre-vingt-quinze minutes / comédie
Avec Thomas Scimeca, Jonathan Capdevielle, Leonie Dahan-Lamort, Usé, Jackie Berroyer
Productions: Envie de Tempête Productions
Distributeurs France : Rezo Films
Synopsis : Dans une ville du Nord de la France, Thomas, pigiste au journal local, doit faire le portrait d’Usé, musicien atypique et ancien candidat à l’élection municipale. Tandis que les deux hommes apprennent à se connaître, ils découvrent le corps inanimé de Jojo. Mais ce dernier ressuscite …
Voilà une (petite ?) production française qui n’entre pas dans le format aseptisé des comédies, si l’on exempt les films de Quentin Dupieux (Rubber, Le Daim, Mandibules) et ceux de Bruno Dumont (Ma Loute, P’tit Quinquin) avec sa touche osée (voir Usé) et son ton décalé. Attention, si vous n’appréciez pas particulièrement l’absurde, ce film n’est peut-être pas pour vous …
Tout fout le camp raconte les rencontres ainsi que les péripéties de plusieurs protagonistes … un pigiste (Thomas Scimeca) un peu paumé et seul qui réalise des interviews peu valorisantes pour la presse locale, qui se retrouve face à un musicien (Usé) comme lui, paumé et seul. Les deux vont se lier d’amitié jusqu’à tomber sur un cadavre qui va se réveiller tel un zombie avec ses hurlements gutturaux. Les deux compères vont essayer de savoir qui est cet étrange homme qui semble atteint d’une amnésie … A partir de là, les deux protagonistes vont plonger dans un monde décalé et irréel.
Le duo Scimeca/Usé fonctionne à merveille, à l’instar de celui de Richard/Depardieu dans Les Compères, mais avec un peu du kitsch en plus. A cela, Tout fout le camp n’est pas sans rappeler l’univers absurde du film belge Fils de plouc réalisé par Harpo et Lenny Guit. Le spectateur est embarqué dans une histoire de fou, avec un brin d’émotion. Et quel plaisir de voir Jackie Berroyer à l’écran !
Pour la petite anecdote, toute l’histoire au sujet du musicien Usé qui s’était présenté à une élection municipale est véridique. Tout fout le camp joue un peu sur une forme documentaire à son début pour ensuite basculer dans le genre fantastique décalé.
Jonathan Capdevielle campe avec brio le rôle du mort-vivant émotif qui a un gros besoin d’amour. Tous les personnages secondaires sont savoureux, la sœur du zombie (Léonie Dahan-Lamort), les deux flics, pépé (Jackie Berroyer) et l’épicier (Marc Fraize mortel).
Dans ce film, tout fout le camp, dans tous les sens du terme (scène de la voiture). Il y a un vent Punk qui veut tout balayer sur son chemin (le capitalisme et l’individualité).
« Je crois que Tout fout le camp est mon film de l’immaturité et j’en éprouve une certaine fierté. », Sébastien Betbeder.
Tout fout le camp sera présenté à L'Etrange Festival en septembre à Paris probablement en présence de l'équipe.
Mad Oliver.