THE LAST TOUCH de Melissa Mars (Etats-Unis)
2020 / 4 minutes et 40 secondes / Science-fiction
Avec Melissa Mars, James Kacey, Monica Blaze Leavitt
Production : Made in Mars Studios
Synopsis : Dans un futur proche où un simple contact humain peut tuer, un jeune couple survit soumis aux règles d’une intelligence artificielle qui contrôle leur vie.
La chanteuse éclectique et actrice française (Virtual Revolution, From Paris with Love), habitant aux Etats-Unis, Melissa Mars est également réalisatrice dont son troisième court-métrage The Last Touch, une fable de science-fiction d’anticipation sur les connectés et les réseaux sociaux, vient d'achever ses sélections en festivals.
En un timing très serré de moins de cinq minutes, générique compris, sous forme de dystopie, Melissa Mars nous montre le désastre d’une société où le monde est connecté en permanence. Où on ne se touche plus. Même entre mari et femme. Clin d’œil voulu de la part de la réalisatrice au film Demolition Man de Marco Brambilla avec Sylvester Stallone? Un monde où on dialogue uniquement à travers un écran, où on se parle via un écran. On rit ensemble via un écran (la scène du fou rire est exceptionnelle et transmissible).
The Last Touch est un huis-clos qui se passe dans une chambre, dans un lit. Mais comment avoir un bébé dans un monde entièrement connecté, virtuel, sans contact physique ? Où le contact humain est mortel ?
Les deux acteurs, Melissa Mars et James Kacey interprètent très bien leurs personnages respectifs. Ils sont beaux, charismatiques et enthousiasmes. Le film pose des questions, des réflexions sur une société future qui s’annonce.
La musique composée par Steve Sholtes accompagne avec justesse les images.
The Last Touch a fait un très beau chemin en festivals avec ses nombreuses sélections.
Le film est visible sur le site Vidiverse d'Alex Proyas (cf lien plus bas).
« Nous sommes tellement connectés que nous sommes déconnectés », Melissa Mars.
Rencontre avec Melissa Mars :
Bonjour Melissa, peux-tu te présenter brièvement à nos lecteurs ?
Bonjour, je suis Melissa Mars de la planète Mars (rires). Je suis une artiste multidisciplinaire, auteure-compositrice-interprète, j’ai sorti, entre autres, une trilogie d’albums avec Universal, je suis aussi comédienne, j’écris et je réalise…
Comment es-tu passée de la musique à la réalisation ?
À neuf ans, je voulais être actrice et je voulais faire des films. J’ai eu ma première caméra à l’âge de treize ans et j’ai commencé à écrire, à réaliser. J’ai joué sur scène à Marseille où je suis née et où j’ai grandi. Quand j’ai déménagé à Paris, j’ai fait mes premiers pas dans le monde du cinéma avec le film Un Aller Simple. Puis la musique est arrivée comme une météorite sur ma planète (rires) : alors que je rencontrais le cinéaste André Téchiné pour un projet, l’événement a basculé vers une autre rencontre qui m’a entraînée vers le domaine de la musique, et amenée à enregistrer mon premier album.
En 2007, avec la sortie de mon troisième album j'ai commence la réalisation de mes premiers clips officiels, dont Love Machine produit par Universal !
Ton court-métrage The Last Touch parle de l’omniprésence des écrans dans un futur assez proche sous une forme de fable de science-fiction sur fond dystopique. Es-tu addictes aux écrans ?
Mon film est en effet complètement inspiré par mes propres addictions et celles de mon entourage. Le court-métrage est né à partir d’un défi de mon coach de théâtre à New-York. L’idée était de cultiver la créativité en réalisant un petit film autour du thème des réseaux sociaux. Le soir même, bouillonnante d’idées, j’ai écris un script de trois pages. Quand j’ai posté le pitch de mon projet sur les réseaux sociaux, un de mes contacts, enthousiaste, m’a demandé si j’avais un chef opérateur pour faire le film. Alors que je pensais créer une petite œuvre « vite fait » via mon téléphone, grâce à lui, le projet a pris une ampleur et s’est transformé en un véritable film, qui depuis a été multi-récompensé et sélectionné dans plus d’une vingtaines de festivals Américains et internationaux.
Quelles ont été tes principales sources d’inspirations pour le film ?
Ma passion pour la science-fiction et les dystopies. Je suis fan de films comme Dark City et Blade Runner. Au collège, le premier roman que j’ai lu et adoré était 1984 et cette histoire m’a marquée. Depuis mon adolescence je suis passionnée par les histoires sombres, étranges…!
Quel a été ton plus grand défi lors de la réalisation de The Last Touch ?
Quand j’ai fais le premier montage du film et que je l’ai présenté à mon coach et mon groupe d’acteurs, tout le monde l’a comparé à Black Mirror. À l’époque (2018), je m’étais arrêtée au premier épisode qui m’avait mise mal à l’aise. J’ai repris la suite de la série pour savoir à quoi on comparait mon court-métrage, et découvrir quel énorme compliment on me faisait. Ça m’a donné envie de le développer pour un pilote-TV que j’ai commencé à écrire en 2019 avec un co-scénariste. Mais la pandémie est arrivée. Le thème de Last Touch, ne pas pouvoir se toucher, était rejoint par la réalité dramatique de la pandémie. C’était si troublant de voir l’imaginaire et le réel se mélanger que j’ai arrêté d’écrire le pilote, mais je me suis remise sur le court-métrage, j’ai refais un nouveau montage en coupant certaines scènes… Cela m’a pris plusieurs mois.
As-tu d’autres projets que le pilote de la série ?
Oui, j’ai un autre court-métrage, My Ancestors’ Song, dont je viens de terminer la ré écriture que j’espère bientôt réaliser, une histoire personnelle, plus longue, qui me replonge dans mes racines. Je développe quelques autres projets dont l’adaptation de The Last Touch en roman.
Peux-tu me citer tes trois films préférés?
Alors, j’ai une liste, mais il n’y a pas que trois films ! … (L’interview est réalisée en visio via des écrans et Melissa cherche son fichier sur son ordinateur). S’il faut choisir… aujourd’hui ce sera Pleasantville de Gary Ross, dans le thème de La Quatrième Dimension. Mon film d’enfance, E.T. de Steven Spielberg que je viens de revoir avec toujours autant d’émotion. Et en troisième, Lovely Bones de Peter Jackson, un très beau film, une histoire bouleversante mais aussi poétique.
Mad Oliver
The Last Touch - Made in Mars Studios
Short movie, Dystopian A young couple struggles to keep their love alive in a world where technology has replaced intimacy, and human touch is deadly. *** The Last Touch was originally filmed in ...