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Le blog du cinema d' Olivier H

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SLEEP de Jason Yu (Corée du Sud)

Publié par lecinemadolivierh sur 18 Février 2024, 09:47am

Catégories : #Sleep, #Jason Yu, #Cinéma Coréen, #Yu-mi Jeong, #Sun-kyun Lee, #The Jokers, #Festival de Gérardmer 2024

SLEEP de Jason Yu (Corée du Sud)

SLEEP de Jason Yu (Corée du Sud)

Date de sortie en salles : 21 février 2024

Durée : 94 minutes / Genre : drame fantastique

Avec Yu-mi Jeong et Sun-kyun Lee

Productions : Lotte Entertainment

Distributeur France : The Jokers

 

Synopsis : La vie d'un jeune couple est bouleversée quand le mari devient somnambule et se transforme en quelqu'un d'autre la nuit tombée. Sa femme, submergée par la peur qu'il fasse du mal à leur nouveau-né, ne trouve alors plus le sommeil....  

 

Sleep est le premier long-métrage du réalisateur coréen Jason Yu, connu pour avoir travaillé aux côtés du réalisateur Bong Joon-ho pour Okja distribué par Netflix. Et Sleep serait le film le plus singulier et le plus malin depuis une décennie d’après Bong Joon-ho. Est-ce vraiment le cas ou bien est-ce du copinage ?

« C’est sur ce film que j’ai appris presque tout ce que je sais sur le cinéma. », Jason Yu.

Le scénario de Sleep devait être à la base un film de genre drôle, mais lorsque Jason Yu y a ajouté un peu d’éléments personnels, le film s’est orienté vers le genre horrifique par le biais d’un élément perturbateur extérieur. Un genre aussi de « feel movie » avec ce couple qui affronte cet élément sur les fondations de leur amour. Le ressenti de l’écriture à l’écran est dense et dynamique. C’est très bien écrit et retranscrit. Et pourtant, le rythme n’était pas simple à instaurer avec les journées où il ne se passe pas grand-chose et les nuits où le danger pointe le bout de son nez.

« Rien ne se passe dans la journée et on doit attendre la nuit venue pour qu’enfin quelque chose se produise, puis la nuit d’après et celle encore d’après… Trouver comment l’histoire aller se tenir en fonction de cette temporalité a rendu la tâche très compliquée. Mais je suis parvenu à surmonter cet obstacle en jouant sur l’élément de la terreur et des effets qu’elle produit. », Jason Yu.

L’élément perturbateur ici n’est pas l’apparition d’un fantôme avec de longs cheveux noirs sortant d’un écran de télévision (C’est plus difficile maintenant avec des écrans plats), mais du mari qui devient du jour au lendemain somnambule. Cela affole son épouse. Le danger ne provient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur de la maison, du cocon amoureux. Et lorsqu’il y a un nouveau-né sans défense, la paranoïa n’est pas loin. Il y a un dilemme paradoxal qui s’installe : la personne aimée représente également un danger. Comment naviguer dans ses eaux troubles émotionnelles ? Est-ce que l’amour sera plus fort ? Est-ce que l’amour ne rendrait pas aveugle au point de devenir somnambule ?

L’histoire est racontée de façon linéaire, assez classique mais cela est efficace. Il n’y a pas vraiment de « jump scare » dans le film, mais plutôt un excellent travail autour du « sound design » qui représente la menace. Les bruits sortant de nulle part au beau milieu de la nuit … Il n’y a pas de fantôme ou de croque-mitaine, de monstre, car ici, la menace est représentée par le somnambule du mari.

Côté casting, le film est porté sur les épaules du couple interprété par Yu-mi Jeong / Sun-kyun Lee. Le jeu de l’actrice Yu-mi Jeong est vraiment bon. L’actrice nous fait ressentir différentes émotions, comme la peur, des sentiments amoureux, l’angoisse … On a pu la voir dans des films comme Train to Busan ou Psychokinesis. Deux très bons films. L’acteur Sun-kyun Lee (Vu dans les excellents Parasite de Bong joon-ho et dans Hard Day), malheureusement décédé en ce début année, joue assez bien ce mari qui perd le contrôle de son corps (et de son âme) la nuit. Un peu comme les humains loups garous les nuits de pleine lune, mais sans véritable transformation du corps. Le spectateur peut ressentir cette peur, cette angoisse également de faire du mal à ceux qu’il aime. Un personnage vulnérable en quelque sorte.

En conclusion, Sleep est un très bon premier film, avec très peu, voire pas du tout, de défaut. Bong joon-ho avait raison donc et ce n’était pas du pur copinage ! Le film est exceptionnel et tout cela sous un rythme effréné. On ne s’ennuie pas et on éprouve sincèrement de l’empathie envers les deux personnages.

« Bon baisers de Bruges de MartinMcDonagh est un film qui a eu une influence sur moi et qui a beaucoup compté. », Jason Yu.

Sleep a remporté le grand prix au Festival de Gérardmer 2024.

Sleep a été présenté à la semaine de la critique au Festival de Cannes 2023, au Festival de Sitges 2023, au Fantastic Fest, ainsi qu’au Tiff 2023.

Mad Oliver.

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