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Le blog du cinema d' Olivier H

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Blog spécialisé sur les Festivals Internationaux de Films Fantastiques comme Fantastic'Arts, FantasPorto, BIFFF, AIFFF, Mauvais Genre, Cannes, NIFFF, Fantasia, PiFan, Deauville, L'Etrange Festival, FEFFS, La Samain, Trieste, Razor Reel, Les Utopiales, PIFFF ...


HACKER'S GAME : l'interview du réalisateur Cyril MORIN

Publié par lecinemadolivierh sur 8 Mai 2015, 13:11pm

Catégories : #article

A l'occasion de la projection privée de Hacker's Game de Cyril Morin au Grand Rex à Paris, j'ai eu l'occasion de rencontrer le réalisateur ...

D’où est venu l’idée d’écrire et de réaliser Hacker’s Game ?

L’envie de parler d’une histoire autour d’une jeunesse contemporaine confrontée à internet, qui a une grande place dans notre quotidien, dans nos relations, et qui s’est implantée également dans les couples. Dans le film, l’histoire d’amour est plus forte qu’internet , mais ce n’est pas une histoire d’amour classique. Cela commence avec un jeu virtuel, sans réelle situation amoureuse, avec un romantisme froid, une non déclaration des sentiments. Ce sont les nouveaux rapports dû à l’utilisation d’internet. Plus tard, Loise et Soyan seront engagés ensemble pour une cause commune sans dévoiler leurs sentiments l’un envers l’autre.

Vous dîtes ne pas avoir eu suffisamment de moyens financiers pour réaliser Hacker’s Game.

Le manque de moyens donne de la liberté, mais c’est fatiguant. J’ai plutôt l’impression d’avoir hacké un film que d’avoir réalisé un film. Je n’ai pas demandé d’autorisation pour tourner à Los Angeles, ce qui ne fait pas non plus d’Hacker’s Game, un film tourné à l’arrache. Le film est construit. On avait quatre-vingt-dix minutes pour tourner une scène, ce qui n’est pas beaucoup. Il a fallu une forte organisation en amont avec beaucoup de répétitions (deux mois). Les codes du film sont inhabituels. Il y a des références aux mangas, ainsi qu’aux jeux vidéo. Le code cinématographique est différent de ceux habituels. Un peu comme certains films asiatiques, dont je me sens proche.

Pouvez-vous nous parler la première mondiale de Hacker’s Game à Los Angeles le 9 mars dernier avec toute l’équipe du film ?

La réaction à été bonne. Le film explique bien ce que l’on vit à l’heure actuelle. Les gens qui utilisent internet apprécient plus le film que le public habituel du cinéma. Les spectateurs apprécient beaucoup plus le film, encore plus depuis que beaucoup de choses se sont passé dans l’actualité en rapport avec le sujet du film (L’affaire Snowden, le piratage de Sony Pictures , les photos des stars…). Il y a beaucoup de choses dans le film qui raisonnent avec l’actualité, et Il y a une vision différente du film suivant les codes d’informations reçues. Il y avait une sorte d’intuition dans le film, en rapport avec ces choses qui allaient arriver. L’allusion à la banque de Pyongyang, n’était pas préméditée.

Savez-vous jouer aux échecs ?

Oui, j’étais inscrit dans un club d’échec. C’est un très bon jeu qui illustre une attitude qu’il faut avoir dans la vie. Avoir quelques coups d’avance. Les hackers sont proches du jeu d’échec. Ils ont des choses à contourner, à anticiper.

Avez-vous vu Hacker de Michael Mann ? (Sortie en salle une semaine avant la sortie en VOD de Hacker’s Game)

Non, même si j’aime les films de Michael Mann.

Comment voyez vous les critiques de Hacker’s Game, ainsi que les blogs ?

Il y a un grand décalage entre les critiques du cinéma classique et les blogs. Je vois une vraie transition avec Hacker’s Game. De plus en plus de critiques de cinéma traditionnel deviennent plus agressifs envers la personne qui a fait le film et ne parlent pas du film. Ils attaquent « le bonhomme ». On assiste à un changement dans la critique des films. Les blogs sont plus respectueux, plus indépendants. Ils parlent du film sans détruire. Ils ont plus de temps, plus de places pour s’exprimer. C’est un changement très intéressant.

Votre premier film, The Activist traite d’un sujet des années 1970 sous la présidence Nixon. Votre second film Hacker’s Game traite d’un sujet d’actualité. Quel est le sujet de votre troisième film NY84 ?

Cela se passe dans les années 80 au début du sida. Cela complète une trilogie Américaine. Avec une même production, un même style de film. Une vision de l’Amérique. Cela se passe dans le Downton NY, où des artistes sont devenus célèbres, et certains sont morts du sida. Le sida a changé notre vie, et notre société à divers niveaux. Peut-être un début de régression de la société. (Le film sortira en 2016).

Vous êtes fidèle avec vos comédiens que l’on retrouve fréquemment dans vos films (Alena von Stroheim ou Gayla Johnson ou encore Chris Schellenger …) On retrouve Chad Brown (The Activist) et Chris Schellenger (Hacker’s Game) dans NY84.

J’ai écrit certains rôles en amont en pensant à certains acteurs. Il y a un phénomène de troupe qui est assez agréable. Il y a un plaisir de travailler avec eux. Chad Brown et Alena Von Stroheim ont joué dans trois de mes films (en comptant le court métrage The Application Café).

A quel personnage de vos films, seriez-vous le plus proche ?

Soyan dans Hacker’s Game et tous les autres personnages principaux masculins de mes trois films. Il y a un point commun entre les personnages, une façon de penser, de calculer, d’essayer de changer des choses. NY84 est plus sombre, et on n’est pas sur la manipulation. Les sujets de société m’intéressent depuis mon adolescence.

Comment travaillez-vous la composition de la musique de vos films ? L’avez-vous en tête avant de tourner ?

J’ai refait trois fois la musique pour The Activist et quatre fois pour Hacker’s Game. Pour Hacker’s Game, la musique est composée de sons technos, où j’ai inclus une guitare. J’ai fait une musique avant le tournage, que j’ai modifiée en début du montage et une nouvelle fois en fin de montage. Il fallait chercher une patte sonore entre l’électronique et la guitare. J’avais déjà composé une musique plus techno pour le film Une journée de Jacob Berger.

On peut voir un thème récurrent dans vos deux premiers films qui est celui de la manipulation. Dans The Application Café, des personnes sont manipulées par un inconnu. Dans The Activist, un procureur essaie de manipuler un indien activiste. Dans Hacker’s Game, les hackers se font manipuler par une grande entreprise mondiale… C’est un thème qui vous est cher ?

Il y a eu d’importantes manipulations au vingtième siècle. Dans The Application Café, le personnage qui vient du futur sait ce qu’il va se passer. Il suit des ordres. Un ordre divin, peut être décidé par des machines. Dans Hacker’s Game, la moitié des informations que l’on lit sont fausses. Dans notre monde, les informations publiées sur Facebook, par exemple, doivent être vérifiées. Il est facile d’affirmer quelque chose de faux et le faire rentrer de façon virale chez tout le monde. Cela pose des questions. Un article peut s’inscrire partout en moins d’une minute sur l’internet. Comme par exemple la mort de quelqu’un, alors que ce n’est pas vrai. Quelqu’un à dit, « le manque de temps est la fin de la démocratie ». Si on n’a plus le temps de vérifier l’information, ont créé un monde totalitaire. On va vers ça. On peut aussi changer le passé de personnalité importante. Changer des données. On vit dans une ère de grande manipulation possible.

Quel est le film qui vous a le plus marqué ?

Il est très difficile de répondre à la question. Je vois beaucoup de films. J’aime bien Coppola qui est un réalisateur marquant. Le Parrain 1, 2 et 3 sont des classiques exceptionnels. J’aime aussi toute l’œuvre de Kubrick. C’est impressionnant. J’aime également les films de Sidney Lumet. J’aime le cinéma des années 1970 où les héros ne résistent pas au choc qu’ils rencontrent. Il y a une certaine noirceur, une liberté où il n’y a pas d’échappatoire. Et cela reste dans les mémoires.

Je remercie Arnaud Gauthier (Producteur du film), la Directrice du Grand Rex, ainsi que Cyril Morin pour cette rencontre très enrichissante et conviviale.

Si vous n'avez pas encore vu Hacker's Game de Cyril Morin, vous pouvez le voir dès maintenant en VOD sur le net. C'est un film à voir pour son histoire, ses acteurs et sa belle musique ! Et ensuite, je vous conseille également The Activist ... Deux films qui sortent de l'ordinaire, du cinéma indépendant !

Olivier H.

HACKER'S GAME : l'interview du réalisateur Cyril MORIN
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