FLUSH de Grégory Morin (France / Royaume-Uni)

FLUSH Trailer

Luc (Jonathan Lambert, REALITY de Quentin Dupieux), un accro à la coke d'âge mûr, passe une nuit plutôt horrible. Parti affronter son ex au club où elle travaille, déterminé à la reconquér...

https://www.youtube.com/watch?v=SpVmIl6A4YE

FLUSH de Grégory Morin (France / Royaume-Uni)

Vu à L’Etrange Festival 2025

Durée : 1h10 / Genre : trash comédie

Avec  Jonathan Lambert, Élodie Navarre, Elliot Jenicot, Rémy Adriaens

Productions: AJM, F-PARTNERS, AKTV

Distributions: WTFilms

Synopsis : Quand on essaie de sortir la tête du trou, il y a toujours quelqu’un pour vous y replonger. Prenez Luc, un junkie à la dérive. Sa femme l’a quitté. Sa fille a été confiée aux services sociaux. Alors qu’il tente de reconquérir son ex devenue serveuse dans un bar, il se retrouve mêlé à un trafic de drogue. Une bagarre éclate. Laissé pour mort, le crâne coincé dans le trou d’une toilette à la turque, il aura la nuit pour se sortir de là et recomposer sa famille perdue.

Flush est le premier long-métrage du réalisateur fou furieux Grégory Morin qui s’était prêté aux courts-métrages avec son scénariste attitré David Neiss (Paris by night of the living dead, Dernier cri avec Pierre Bellemare, Belle ordure). Grégory Morin semble avoir un goût prononcé avec tout ce qui est trash : Belle ordure, que je n’ai pas encore visionné mais qui est accessible sur Youtube, et puis Flush qui se passe en huis clos avec pour seul décor, un toilette turc ! On sent des références à la Street Trash et au mauvais goût (Bad Taste). Mais citer qu’une ou deux références cinématographiques à un réalisateur qui a un appétit vorace de pellicules semble trop circonscrit !

Grégory Morin est un passionné fou de cinéma. Il peut aller voir un film en salles plusieurs fois, mais vraiment plusieurs fois. Parfois, les doigts des deux mains ne suffisent pas à compter les séances d’un même film ! Il a fréquenté L’Etrange Festival en tant que public. Alors quoi de mieux que de présenter son premier film à L’Etrange Festival à Paris ! Le mec est cool. Avant Flush, il n’était pas sexy auprès des producteurs et maintenant, comment dire, après le succès de Flush auprès du public dans les festivals (Il a remporté trois prix du public), Grégory Morin a le choix des producteurs devant sa porte. Il n’a qu’à se baisser pour en choper un ! Elle n’est pas belle la vie comme dirait Jacques, un collègue de travail.

Avez-vous vu Holy Shit de Lukas Rinker sur ShadowZ ? Et ben Flush est son petit frère de chiottes !

Jonathan Lambert (excellent) campe un looser, qui s’est fait largué par sa femme. Et sa fille a été confiée aux services sociaux. Ben ouais, quand tu snifes de la poudre blanche qui n’est pas de la neige ou de la farine, c’est incompatible avec l’éducation d’un enfant. Le soir de l’anniversaire de sa fille, Luc va tenter d’organiser un repas familial avec son ex. Non mais, quel trou duc ! Se pointer au boulot de son ex et en profitez pour voler la came du patron des lieux. C’est vraiment petit. C’est un truc à s’attirer des emmerdes, ou des merdes tout simplement. Et les merdes on les trouve où ? Dans les chiottes, où Luc va passer un sale moment la gueule coincée dans le trou d’une chiotte turque. Bravo l’hygiène ! Les acteurs Élodie Navarre, Elliot Jenicot et Rémy Adriaens sont excellents. La voix d'Elliot se prête bien au personnage mafieux et Rémy joue magnifiquement la petite frappe qui a un poix chiche à la place d'un cerveau.  Flush avec son heure et dix minutes passe assez vite. Il y a de belles trouvailles scénaristiques et les images du chef op Mathieu de Montgrand (dont j’étais voisin à la projection à L’Etrange Festival) sont magnifiques. Poser une caméra dans une pièce qui doit sembler minuscule ne doit pas être aisé si on n’est pas un expert en yoga ou Jean-Claude Van Damme. Côté SFX, on retrouve notre ami Alsacien, David Scherer (Ce mec est dans tous les bons plans) et Jean-Michel Tari (Dark Cell), également producteur du film. Le « sound-design » ainsi que la musique sont également de bonnes factures.

Bref, Flush est une belle réussite. Un Ofni (Objet Filmique Non Identifié). C’est un film fait pour être vu en Festival. Il a commencé son marathon de festivals cet été avec un très beau prix du public au Festival de Montréal, Fantasia. Il a ensuite remporté son prix du public à Sitges ce qui est énorme. Et récemment, le prix du public au ToHorror en Italie. Et ce n’est pas fini !

Flush est une bombe qui a un effet de diarrhée foudroyante ! Cela part dans tous les sens, ça éclabousse, c’est trash comme on en voit si peu dans le cinéma français. Alors pour ça, chapeau messieurs dames !

Mad Oliver