PRENDS CHAIR d’Armin Assadipour (France)
Année : 2022 / Genre : animation fantastique / Durée : 17 minutes
Production : Les Astronautes
Distribution : Miyu Productions
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Synopsis : Venance est un jeune adulte qui souffre de son physique corpulent. Il aime manger ! Quand tout son entourage se moque de son corps, il va refouler tout cela dans son estomac et la vengeance sera terrible.
Armin Assadipour a fait ses études de cinéma à l'École des Métiers du Cinéma d'Animation (EMCA) à Angoulême. Ville de la bande dessinée qui a une forte culture de l’image. Et cela se voit dans Prends Chair. L’une des grandes réussites du court-métrage et la qualité de son animation, la fluidité des scènes. C’est de l’Art. La vitrine est belle. Mais qu’est-ce qu’il y a à l’intérieur de la vitrine ? Un scénario basé sur le surpoids et des moqueries des autres qui peuvent être également des membres de la famille. L’enfer c’est les autres disait Jean-Paul Sartre. Venance est un adolescent qui vit dans une barre de cité avec ses parents et sa sœurette. Son surpoids ne l’empêche pas de faire du sport : du basket ! Mais il a toujours un train de retard vis-à-vis des autres sportifs sur le terrain. Venance a un gros estomac et il aime manger. Mais son estomac n’aime pas que l’on se moque de Venance. Alors il va développer une excroissance, une sorte d’alien en forme de lombric qui va surgir de son nombril et qui va s’attaquer aux personnes méchantes.
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Prends Chair parle du poids du regard des autres. Des jugements extérieurs qui sont des formes d’agressions, d’harcèlements. Le réalisateur Armin Assadipour parle d’une déformation de l’image, de l’estime, que l’on a de soi à en devenir monstrueuse. Les autres, tel un miroir qui nous renvoie l’image qu’ils ont avec tous les préjugés en prime. Mais à aucun moment, Prends Chair devient lourd à l’image de son protagoniste principal. Au contraire, il y a comme une sorte de légèreté malgré le sujet assez profond et dramatique.
« Le monstre, représente plusieurs choses : la frustration provoquée par le regard des autres, mais aussi une forme de réconfort, à l’image des comportements compensatoires – ici, la nourriture – lorsque l’on se sent mal. Il incarne également la perception déformée de soi-même. », Armin Assadipour.
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Les images sont très bien accompagnées par la musique du groupe Noir Lotus. Des images qui fourmillent un peu avec un graphisme gratté et grouillant, telle une agitation, une situation instable.
On en prend cher avec Prends Chair et je ne peux que vous le recommander.
Prends Chair a remporté le prix du jury au Paris International Fantastic Film Festival 2024.
Mad Oliver