FLUSH de Raphaël Treiner (France)

FLUSH de Raphaël Treiner (France)

Année : 2024 / Genre : fantastique-horreur / Durée : 20 minutes

Avec Eléonore Gurrey et Christophe Ntakabanyura

Production : Lux For Film

Distribution : OriGine Films

Synopsis : Plomberie abominable et morts violentes. Marianne, enceinte jusqu’aux yeux, et Ben plombier et coup d’un soir, font équipe pour survivre le temps d’une nuit épique et affronter les monstres d’un immeuble en proie à un mal inconnu.

Flush est le second court-métrage du réalisateur français Raphaël Treiner après Sursis réalisé en 2018 et également produit par Lux For Film. Sursis montre lors de la première guerre mondiale, un lieutenant français, seul rescapé de sa compagnie perdre la notion du réel accompagné des fantômes de ses compatriotes. Un film psychologique sur les traumatismes de la guerre très bien réalisé.

Flush nous entraine dans un tout autre genre, quoique un brin psychologique …

Il est question de Marianne en cloque et assumant sa grossesse seule, sans le géniteur. Alors que le corps de Marianne se transforme en mère porteuse, l’immeuble dans lequel elle vit se transforme également. Marianne porte un embryon dans son ventre, elle a probablement la nausée et des vomissements. L’immeuble est infecté d’un corps étranger et la plomberie défaillante, rejette des liquides nauséabonds. L’immeuble est en quelque sorte le miroir de la transformation du corps de Marianne qui va être aidé par Ben, un ami d’enfance devenu plombier (Métier s’appropriant également une part du miroir).

Flush est un huis clos se déroulant dans un immeuble à l’instar de Rec ou encore Vermines. Et comme dans ces deux films, l’immeuble est infecté de l’intérieur et devient une menace pour ses habitants. Claustrophobie, angoisse, anxiogène sont donc au rendez-vous. Ajoutez à cela, un zest d’humour à chaque débit des protagonistes.

Flush rend hommage à l’univers Lovecraftien et plutôt assez bien pour un court-métrage avec ses limites budgétaires. Marianne fait entrer les monstres qu’elle connaît des nombreux films d’horreur visionnés et de littératures absorbées. Les effets spéciaux sont de bonnes qualités. On peut également y avoir un clin d’œil à Street Trash avec la scène de la cuvette des chiottes. Si on analyse un peu le film, on peut y voir des références cinématographiques (Carpenter, Cronenberg, …).

Raphaël Treiner cite Anish Kapoor comme autre référence (pour les créatures et l'Autre dimension).

« C'est l'histoire d'un Grand Ancien lovecraftien qui s'introduit chez une fan de Lovecraft par les chiottes. », Raphaël Treiner. Tout est dans cette phrase !

L’univers de Lovecraft est la peur de l’inconnu, de l’indescriptible, des sentiments que ressent Marianne avec sa grossesse.

Flush a remporté l’Œil d’or du meilleur court-métrage français ainsi que le prix Ciné+ Frisson au PIFFF 2024. Il a également été sélectionné en compétition officielle au Festival de Gérardmer 2025 et à Clermont-Ferrand. Trois prestigieux festivals.

Flush est un sympathique court-métrage avec son univers lovecraftien et sa pop culture omniprésente. Un film pour les fans du genre à déguster sans modération !

Mad Oliver