LE BEZOARD de Laure-Elie Chénier-Moreau (France)
Année : 2024 / Durée : 17 minutes 25 secondes / Genre : fantastique
Avec Mathilde Warnier, Sébastien Blanc, Benoît Michel, Mélodie Le Blay, Christine Merville.
Production : Insolence Productions
Synopsis : Alors qu’elle vient de perdre sa mère, Anna découvre un monstre de poils chez elle. Elle va devoir vivre avec cet être étrange, aussi tendre que malsain, tout en évitant de perdre pied.
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Commençons cet article par une définition du mot bézoard que je ne connaissais pas :
Les bézoards sont des accumulations très denses de matière partiellement digérée ou non digérée pouvant se coincer dans l'estomac ou les intestins.
La scénariste et réalisatrice Laure-Elie Chénier-Moreau a eu la bonne idée d’utiliser le bézoard comme une métaphore d’un mal qui ronge de l’intérieur de l’abdomen. Quelque chose que l’on dénie, que l’on cache au fond d’un placard. Un peu comme les boogeymen qui sortent du placard sauf que dans Le Bézoard, le boogeyman sort d’autre chose …
Le protagoniste principal, Anna est en deuil suite au décès de sa mère. Au début du deuil, on est souvent dans le déni. On n’accepte pas la perte d’un être qui nous est cher. C’est un moment où certaines personnes peuvent basculer dans le fantastique (Quelque chose irréel qui apparaît dans la vie bien réelle).
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Anna commence à rejeter des cheveux par la bouche, tel un chat après sa toilette. Quelque chose qui sort de notre ventre, de nos intestins … un bézoard que l’on a du mal à digérer. On a déjà mis un pied dans le fantastique … Le second viendra avec l’apparition, la naissance d’un monstre poilu, cousin de Choubaka mais tout en noir de poils. Est-il gentil ou bien méchant ? Que vient-il faire dans l’appartement d’Anna ?
Il y a une belle scène en hommage au film Psychose d’Alfred Hitchcock qui se déroule bien sûr dans une douche, mais beaucoup moins sanglante.
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Il n’est pas évident pour le spectateur, sans avoir lu le synopsis du court, de savoir qu’Anna vient de perdre sa maman. Le spectateur peut être un peu troublé et associer ce monstre poilu à tout autre chose … C’est probablement voulu et c’est un peu comme une expérience unique pour chacun des spectateurs.
Les productrices Emilie Dubois et Anaïs Bertrand ont encore bien pioché ! Le Bézoard mélange subtilement le deuil avec le genre fantastique. Le fond n’est pas très original, je vous l’accorde, mais la forme l’est.
Le Bézoard a été sélectionné en compétition officielle au Paris International Fantastic Film Festival 2024.
« J’ai toujours trouvé qu’il était dur d’extérioriser sa douleur sans devenir quelqu’un d’un peu monstrueux. », Laure-Elie Chénier-Moreau. Une réalisatrice française à suivre de près !
Mad Oliver