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Martyrs (Pascal Laugier, 2008) - Trailer VF
Début des années 70 en France, on retrouve une fillette qui a été kidnappée quatorze mois auparavant. En convalescence à l'hôpital, elle se lie avec une autre gamine traumatisée. Une nuit, ...
MARTYRS de Pascal Laugier (France / Canada)
2008 – 103 minutes – horreur / épouvante
Avec Morjana Alaoui, Catherine Bégin, Mylène Jampanoï, Patricia Tulasne
Productions: Eskwad, Wild Bunch
Distributeur France: Wild Bunch Distribution
Synopsis : France, début des années 70. Lucie, une petite fille de dix ans, disparue quelques mois plus tôt, est retrouvée errant sur la route. Son corps maltraité ne porte aucune trace d'agression sexuelle. Les raisons de son enlèvement restent mystérieuses. Traumatisée, mutique, elle est placée dans un hôpital où elle se lie d'amitié avec Anna, une fille de son âge. 15 ans plus tard. On sonne à la porte d'une famille ordinaire. Le père ouvre et se retrouve face à Lucie, armée d'un fusil de chasse. Persuadée d'avoir retrouvé ses bourreaux, elle tire.
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Martyrs est le second long-métrage réalisé en 2008 du réalisateur français Pascal Laugier, après Saint-Ange.
A ce jour, Pascal a réalisé seulement quatre longs métrages « d’horreur » depuis 2004, date de son premier film. La raison ? La difficulté à trouver des financements pour des films de genres en France. D’ailleurs, tout comme Martyrs, son dernier film en date, Ghostland réalisé en 2017, est une co production Franco-Canadienne et c’est une réelle pépite dans le genre thriller horrifique. Ghostland (Prix du Public au Festival de Gérardmer) se rapproche de son grand frère Martyrs de par son ambiance malsaine, de « torture porn » même s’il ne reproduit pas la grande puissance de l’ainé. Martyrs ayant frappé très fort les esprits avec ses scènes très frontales et ultra violentes. Pour terminer ce préface, notons que les deux meilleurs films de Pascal Laugier sont des co productions Franco-Canadienne.
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Martyrs attaque très fort pendant ses quarante premières minutes très intenses, haletantes et violentes. Le spectateur en perdra son souffle après avoir été plongé en apnée. Cela commence dans le genre « revenge » et ça éclabousse partout ! Le spectateur peut sortir la tête de l’eau et reprendre une respiration normale. C’est bon, c’est fini, il n’y a plus âme qui vive. Cette première partie du film bénéficie d’un montage nerveux, rapide et efficace. Mais alors, sur quoi le film va basculer ? Le spectateur va assister après d’éprouvantes scènes de « revenge » à des scènes très violentes de « torture porn ». (« Torture porn » étant des scènes où des personnes se font kidnappées, puis torturées). C’est reparti pour des montagnes russes d’horreur …
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Martyrs est constitué de trois actes : un premier acte porté sur le genre « revenge », un second acte sur celui du « torture porn » et un troisième et dernier acte porté sur la croyance, la souffrance et la transfiguration. Sur son dernier acte, le film s’interroge sur ce qu’il peut y avoir après la mort. C’est ce que recherche à n’importe quel prix (La maléfique) Mademoiselle.
Le film montre des humains devenus déshumanisés à la recherche d’une quête coûte que coûte. Qu’y-a-t’il après la mort ? Mademoiselle interprétée par l’actrice Catherine Bégin pense qu’il faut reproduire la transfiguration du Christ en faisant souffrir une personne jusqu’à la lisière de la mort, tout en la gardant un peu vivante pour raconter ce qu’elle a vu de l’autre côté. Un peu comme dans l’Expérience Interdite mais en plus trash et pour des raisons moins orthodoxes ! Faut-il souffrir comme le Christ, être un martyr pour pouvoir accéder au paradis ?
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La réalisation intense accompagné d’un montage dynamique font passer les cent-trois minutes assez vite, chose qui se fait rare ses temps derniers avec des films de plus de deux heures trente. La mise en scène est maitrisée et les scènes sont très réalistes (trop).
Les deux actrices Morjana Alaoui (Anna) et Mylène Jampanoï (Lucie) portent le film dans leur chair. Surtout Morjana. Deux rôles forts qui amènent à un sentiment d’empathie envers leur personnage. Des rôles physiques et éprouvants.
Martyrs est un film sombre et noir qui vous retourne l’estomac en moins de deux. C’est une réelle claque cinématographique et d’horreur que l’on prend en pleine face. C’est un film ultra violent qui montre des personnes d’une certaine classe sociale au-dessus des lois qui de par leur pouvoir et leur argent font des monstruosités infectes. Martyrs est à ranger aux côtés de films comme Megalomaniac de Karim Ouelhaj, Calvaire de Fabrice Du Welz, ou encore Hostel d’Eli Roth.
Mad Oliver.