Critique du court-métrage fantastique ZMIENA de Pierre Renverseau

ZMIENA TEASER

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https://vimeo.com/471492170

ZMIENA de Pierre Renverseau (France)

2021 – 13’52 - Drame fantastique

Têtes à claps Productions / La Distorsion Parallèle

Avec Rurik Sallé.

Synopsis : Enfermé dans sa chambre, Greg se réveille avec la nausée et voit son corps lentement se transformer en quelque chose d'absolument indicible, tout en entendant d'étranges appels venant de l'extérieur.

Zmiena est une adaptation libre de la nouvelle fantastique La Métamorphose de Franz Kafka.

Le court a bénéficié d’un montant de quatorze mille cinq cents soixante-seize euros via son crowdfunding sur le site Ulule. Un exploit qui revendique l’intérêt des donateurs pour ce projet fou !

Mais alors c’est bien Z …. Zmiena (qui signifie le changement en tchèque en référence au pays de Kafka).

On y voit Rurik, heu pardon, Greg le seul personnage visuel du film, avec une gueule de bois faramineuse … à moins que cela soit autre chose ? Bref, il est tout seul dans sa chambre où on entend les voix de sa mère et de son père à travers la porte lui demandant s’il va bien … Greg semble être dans un cauchemar éveillé. Son corps se transforme peu à peu avec des genres de champignons qui lui poussent aux doigts … La forêt proche semble l’appeler par la fenêtre… Greg perd peu à peu le contrôle de son corps … Rêve-t-il ? On le voit en soldat, est-il mort ? Est-ce un arbre qui rêve être un humain ou l’inverse ? Est-il au purgatoire ? Le réalisateur Pierre Renverseau n’en dira pas davantage laissant le spectateur se faire sa propre idée, sa propre opinion au sujet du film donnant une part de mystère complémentaire à l’histoire.

Comme déjà dit précédemment, Zmiena est un hommage à la superbe nouvelle La Métamorphose de Kafka, mais qui place l’histoire tout au début de la transformation du personnage Greg interprété très justement par Rurik Sallé (vu dans Paris by night of the living dead ou encore dans Ninja Eliminator 4 : The French Connection). Le réalisateur voulait montrer la déliquescence d’un corps par une dégradation en plusieurs étapes. Le fait de placer l’histoire à ce moment et non lorsque le personnage est déjà transformé ce que fait la nouvelle, donne un mélange « Kafkaien » et  « Cronenbergien » pour le côté La Mouche bien évidemment. Pierre Renverseau a fait un mixte des deux à sa façon en y ajoutant comme sauces piquantes The Witch et Evil Dead pour les plans somptueux de la forêt. Avouez que c’est appétissant de savoir que dans un court-métrage de treize minutes, il y a un condensé de La Métamorphose, de La Mouche, The Witch et Evil Dead ! Perso, je fonce ! En plus, Rurik Sallé fait trop penser à Nosferatu avec son crâne rasé et son teint pâle. Le tout avec un savoir-faire de la part du réalisateur. Ce n’est pas que des hommages, mais bien des goûts cinématographiques bien digérés.

La photographie, que ce soit pour les plans dans la forêt ou bien dans la chambre (tournés en studio à Boulogne-Billancourt), est très belle. Elle est signée par Jeff Lesselier et Nicolas Salet (qui en a fait plus que bavé apparemment à Rurik, en le poussant au-delà de ses limites pour une interprétation au plus juste de Greg). Et pour que l’histoire tienne la route et qu’elle ne soit pas ridicule, ce qui pouvait arriver avec ce genre d’histoire pas forcément facile à transposer à l’écran, il faut de bons effets spéciaux. Jacques-Olivier Molon (A l’intérieur, Mandy) est aux manettes et c’est plutôt réussi. Ajoutez à cela une musique proche d’un « sound design » de Rurik Sallé (qui endosse les casquettes pour ce projet en tant que coproducteur, acteur et compositeur de musique) qui installe une atmosphère mystérieuse et planante évoluant au fur et à mesure du film. On n’est pas dans une mélodie mélancolique, mais plutôt dans des sons expérimentaux, sensoriels.

Zmiena a déjà commencé son marathon des festivals en passant en septembre dernier au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg rien que cela ! Il a par la suite endossé quelques prix pour sa réalisation,sa musique et pour l'interprétation de Rurik (quelle performance mentale et physique).

Au final, Zmiena, c’est de la balle et en plus c’est cent pour cent français ! C’est une sorte d’expérience sensorielle pour le spectateur, de l' expressionnisme allemand pour ses visions angoissantes et cauchemardesques déformant la réalité. Un immense bravo à toute l’équipe qui a porté ce projet fou et a donné naissance à un monstre !

Olivier H.

Ma rencontre avec Pierre Renverseau et Rurik Sallé à l'occasion de la sortie du court-métrage fantastique ZMIENA - Le blog du cinema d' Olivier H

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