APORIA de Rec Revan (Azerbaijan)
2019 – quatre-vingt-cinq minutes – survival / horreur
Avec Taleh Memmedov, Mubariz Samadov et Aysel Yusubova.
Production: Recfilms
Distributeur: Media Love (Kratt, Kriya, Tha Balkan Bite, Survivors ..)
Synopsis : Les habitants d'une ville sont capturés par un groupe armé inconnu. Ils commencent à faire des expériences sur des humains, mais elles échouent à cause de certaines situations instables. Par conséquent, les sujets qui échouent sont emmenés au sommet d'une montagne pour y être éliminés, mais des survivants s'échappent...
Aporia est le premier long-métrage du réalisateur Rec Revan qui a quelques courts-métrages à son actif (Unfriended, Devil's Side, tous les deux visualisables sur IMDB).
Pour ma part, c’est la première fois que je vois un film en provenance de l’Azerbaijan, une ancienne république soviétique proche de l’Arménie. C’est donc une aventure, une découverte pour ma part de ce qui peut se faire là-bas …
Alors, s’est-il bien ?
Tout comme premier film, il y a certes des défauts à commencer par une certaine lenteur ainsi qu’un scénario un peu confus et léger. Aporia est un « survival » expérimental qui prend son temps avec par intermittences des scènes bien gores et mémorables (scène du camion qui tracte un corps, scène finale) pour bien tenir le spectateur en haleine. Les effets spéciaux sont plutôt assez réussis et impressionnants. Le film mélange les genres entre « survival » (des prisonniers essayant d’échapper à un tragique destin), thriller (suspens) et horreur.
Aporia a été sélectionné en avant-première mondiale au Brussels International Fantastic Film Festival 2021 où il était indiqué :
« Le réalisateur Rec Revan pourrait bien devenir le Danny Boyle du plus grand pays du Caucase. APORIA est une célébration de genre à part entière, mêlant dystopie, claustrophobie, survie et zombies. C’est incroyablement efficace et le début d’une carrière prometteuse. »
C’est assez bien résumé en fait … J’ai juste un souci limite ennuyeux avec la (très) longue séquence dans le trou où les deux protagonistes essaient tant bien que mal de survivre. Les acteurs Mubariz Samadov et la belle Aysel Yusubova sont charismatiques et n’ont pas peur de se salir pour leur rôle, mais leurs personnages tournent en rond. Il faut se laisser emporter par le rythme du film au risque de rester sur le bord de la route sous une pluie sans parapluie.
Mais Aporia (Aporie en français concerne tout problème insoluble et inévitable, une sorte d’impasse) vaut vraiment le coup d’œil pour sa réalisation assez fluide et ses scènes pouvant en choquer plus d’un. Ames sensibles, s’abstenir. On sent le poids lourds d’un pays dur et difficile de l’ancienne république soviétique. Il n’y a pas d’état d’âme de la part des bourreaux qui n’ont aucune pitié, si ce n’est qu’abreuver les souffrances de leurs victimes. L’acteur qui interprète le chef du gang tient bien le rôle du costaud antipathique.
Le film tient aussi sur sa longueur avec une intrigue. A quel genre d’expérience ont assisté ses pauvres villageois ? Le réalisateur Rec Revan ne donne pas tout de suite la réponse tenant le spectateur éveillé (en tout cas qui essaie).
Au final Aporia est un film qui se mérite un peu et qui laisse des traces. C’est un bon début pour le réalisateur dont on attend son second film avec un certain œil critique.
Olivier H.