THE STYLIST de Jill Gevargizian (Etats-Unis)

THE STYLIST Official Trailer (2021)

First trailer for the stylist.

https://www.youtube.com/watch?v=qSVCw9pj7vw

THE STYLIST de Jill Gevargizian (Etats-Unis)

2021 – 104 minutes / drame-horreur

Avec Najarra Townsend, Brea Grant …

Productions: Claw Productions, Method Media, Sixx Tape Productions, The Line Film Company

Synopsis : Tout le monde rêve de devenir quelqu’un d’autre… mais pour Claire ce rêve devient une obsession, puis un véritable cauchemar. Son travail de coiffeuse lui permet de s’évader en écoutant les histoires de ses clientes jusqu’au moment où elle décide d’arrêter la discussion… et d’en finir pour de bon avec elles. La vie solitaire de Claire, avec sa routine bien ordonnée et ses secrets inavouables, est chamboulée le jour où une de ses fidèles clientes lui demande de la coiffer pour son mariage…

Depuis Le Dentiste de Brian Yuzna, impossible d’aller au docteur des dents sans penser au film ! Un peu comme aller se baigner en mer après avoir visionné Les Dents de la Mer de Steven Spielberg. Il y a certains films qui laissent des traces indélébiles, qui en quelque sorte déposent leurs petites graines traumatiques. Mon dentiste est-il sain d’esprit ou a-t-il une dent contre moi ? Est-ce que je vais me baigner là où je n’ai pas pied ? Maintenant, vous pouvez ajouter à la liste le métier de coiffeuse avec The Stylist de Jill Gevargizian. Est-ce que je risque ma vie à aller au coiffeur ou bien je me coupe les cheveux moi-même ? Perso, c’est fini le coiffeur, je me laisse pousser les cheveux plutôt que risquer d’en perdre la tête, ou tout du moins un morceau.

La réalisatrice Jill Gevargizian, anciennement coiffeuse (tien donc), nous montre Claire une coiffeuse solitaire un peu déboussolée, un brin névrotique et surtout à la recherche d’une personnalité. Quand elle se regarde dans un miroir (Clin d’œil à Disney ?), l’image d’elle reflétée ne l’a satisfait pas. C’est quoi ces cheveux de merde … Quand ses clientes lui parlent de leur vie, elle les envies et elle est déterminée à tout pour se mettre dans leur peau, à commencer par leur piquer leur tignasse en les scalpant ! Impossible de parler de scalp sans faire référence au film culte Maniac de William Lustig qui a traumatisé plus d’un spectateur avec son univers malsain, où un homme scalpait des femmes pour sa collection de mannequins. C’était dans les années 80 … The Stylist est en quelque sorte sa version féminine. Cette Claire pourrait être la sœur de Frank Zito … Imaginer les deux zigotos ensemble, ce serait une véritable tuerie, le chaos total.

The Stylist fait également référence au Giallo avec sa photographie léchée (superbe) et ses teintes saturées. Les images sont magnifiques. Bravo au directeur de la photographie Robert Patrick Stern. Les scènes dans la cave sont sublimes, des images tout droit sorties d’un conte de fée avec cette lumière dorée. Cette pièce est le précieux de Claire et en même temps l’antre de la folie. La photographie contraste avec ce que raconte la scène, quelque chose de sombre, de malsain, de folie pure. Ajoutez à cela une paire de ciseaux en guise de scalpel et il ne manque plus que le cuir et la musique des Gobelins pour en faire un Giallo des années 70-80.

L’actrice Najarra Townsend (Contracted d’Eric England) qui interprète Claire est magnifique. Impossible de ne pas éprouver de la sympathie envers son personnage avec le charme qu’elle apporte au protagoniste. Et pourtant, elle va commettre des actes odieux et irréparables. Mais on essaie de comprendre pourquoi elle fait cela, qu’est-ce qui ne va pas dans sa tête ? Aux côtés de Najarra Townsend, il y a  Brea Grant (A ghost Story de  David Lowery) étincelante en Olivia, future mariée hyper stressée. Le duo fonctionne à merveille. On a vraiment l’impression que les deux sont amies. Olivia a des amies, une carrière, un futur mari … tout ce que pourrait souhaiter Claire.

Les effets spéciaux sont également réussis. Vous en aurez pour votre argent avec quelques scalps toujours assez impressionnants de réalité! Difficile de ne pas tourner la tête tellement c’est insoutenable de voir le ciseau entrer dans le front de la victime et décrire une ligne rouge vive. J’en ai encore le front qui me fait mal !

La mise en scène est maitrisée, même si il y a quelques longueurs, mais rien de soporifique. Le tout est assez prometteur. Il n’y a pas cheveux dans la soupe ! La réalisatrice maintient le suspense en ne dévoilant quasiment rien (aux regrets des spectateurs) sur la personnalité de Claire. Pourquoi fait-elle cela ? Une petite photo d’un mariage de famille nous mettra un peu d’eau à la bouche et ce sera tout.

La dernière scène du film est hautement prévisible malheureusement. De plus son rythme assez lent accentue le truc. C’est que le film a réussi à nous embarquer dans cette histoire tourmentée et violente.

Bref, si vous êtes fan de Maniac et des Giallo, je ne peux que vous recommander The Stylist qui est un film réussit à condition de se laisser entrainer par son rythme un peu lent, mais dynamisé par ses scènes de scalps. The Stylist ne manque pas de style !

Petite anecdote : le film était à la base un court-métrage sorti en 2016 avec déjà l’actrice Najarra Townsend.

The Stylist a remporté le prix de l’interprétation féminine pour Najarra Townsend au Fantaspoa 2021 ainsi qu’au FrightFest 2020. Le film était en compétition officielle au Festival de Gérardmer 2021 où il est revenu bredouille au grand désespoir de l’équipe de Mad Movies …

Je remercie Tristan Prunier.

Olivier H.