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3 BILLBOARDS, LES PANNEAUX DE LA VENGEANCE Bande Annonce VF (2018)
3 BILLBOARDS, LES PANNEAUX DE LA VENGEANCE Bande Annonce VF (2018) Découvrez la bande annonce du film 3 BILLBOARDS, LES PANNEAUX DE LA VENGEANCE réalisé par Martin McDonagh. Après des mois sans...
Critique de THREE BILLBOARDS : Les Panneaux de la Vengeance de Martin McDonagh (Etats-Unis – Royaume-Uni) :
Date de sortie : 17 janvier 2018
Durée : 115 minutes
Genre : drame
Synopsis : Après des mois sans que l’enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l’entrée de leur ville.
Par le réalisateur de l’excellent Bons Baisers de Bruges et 7 Psychopathes.
Three Billboards : Les Panneaux de la Vengeance est produit par Graham Broadbent, Peter Czernin et Martin McDonagh.
Sociétés de production : Blueprint Pictures et Film4 Productions.
Budget : 15 millions de dollars.
Distributeur France : Twentieth Century Fox France.
Nombre d’entrée en France : 712 907 entrées.
Note IMDB : 8,3/10 sur 142 978 notes. Une excellente note.
Festivals (liste non exhaustive):
Prix du meilleur scénario au Mostra de Venise 2017 (Italie), prix du public au Festival de Toronto 2017 (Canada) ainsi qu’au Festival International du Film de La Roche-sur-Yon 2017 (France).
Three Billboards a remporté quatre Golden Globes 2018, celui du meilleur film dramatique, meilleure actrice dans un drame pour Frances McDormand, meilleur acteur dans un second rôle pour Sam Rockwell et celui du meilleur scénario.
Il a remporté cinq Bafta, équivalent à nos César, celui du meilleur film, meilleur film britannique, meilleure actrice pour Frances McDormand, meilleur acteur dans un second rôle pour Sam Rockwell et le meilleur scénario original.
Le film devrait rafler quelques prix au prochain Oscar dans la nuit de dimanche.
Anecdotes : le réalisateur Martin McDonagh a eu l’idée de départ de Three Billboards après avoir vu des panneaux de crimes non résolus quelque part aux Etats-Unis. Il a imaginé et développé une histoire autour d’une mère en pensant à l’actrice Frances McDormand. Un rôle sur mesure.
Avis : la scène d’ouverture montre Mildred Hayes au volant de sa voiture qui aperçoit trois géants panneaux de quatre mètres sur trois qui pourrissent, laissés à l’abandon au bord d’une route. Cette première séquence est une métaphore du corps meurtri et violé de sa fille enterrée six pieds sous terre, dont aucun coupable n’a été trouvé par la police locale. Mildred va avoir une idée : remplir ces trois panneaux publicitaires de messages à l’encontre du chef de police Willoughby, écrit blanc sur rouge. Le rouge représentant sa colère envers l’enquête qui est restée au point mort. Le réalisateur britannique Martin McDonagh a eu la très bonne idée de faire de ces panneaux, le personnage principal dont l’histoire va tourner autour. La présentation de l’officier Dixon se fera par l’intermédiaire de ces panneaux de nuit, symbole de son caractère sombre et ténébreux. L’histoire se déroule pendant Pâques, fête religieuse chrétienne, hautement symbolique ici, où Mildred tente en quelque sorte de ressusciter sa fille parmi les morts, à l’image du Christ. Ces trois panneaux vont créer un mécontentement général des habitants de cette ville. A commencer par la police, première visée. Chaque personnage va avoir sa propre histoire qui va ressortir en même temps que les trois panneaux sont rafraichis. L’action de Mildred va avoir de lourdes conséquences et des impacts irréversibles au sein de cette communauté où tout le monde se connait.
Three Billboards : Les Panneaux de la Vengeance aborde plusieurs thèmes, à commencer par celui du deuil, de la vengeance, du pardon, de la culpabilité, des démons intérieurs, de l’entre-aide, ainsi que du cancer. Le film bénéficie d’un scénario très bien écrit où chaque scène amène à la suivante, telle une rivière qui coule. Chaque scène a son importance dans le film et aucune n’est à jeter. Les dialogues sont très bien écrits (J’adore les scènes de face à face entre Mildred et Willoughby et celui entre Mildred et le prêtre). Le montage minutieux est parfait avec un très bon timing. Le film qui frôle les deux heures se digère très bien, malgré un rythme qui baisse sensiblement à la fin. Même si le thème est très sérieux et lugubre, le film apporte quelques touches comiques, surtout avec le personnage de la petite amie de l’ex-mari de Mildred.
L’interprétation des personnages est magistrale. L’actrice Frances McDormand (Sang pour Sang, Fargo, Darkman) dans le rôle de Mildred Hayes est grandiose. Un personnage aussi bien empathique à la suite du meurtre de sa fille, qu’antipathique dans sa quête infernale assoiffée de vengeance. Elle a quasiment aucun sourire dans le film, un visage infaillible ne laissant pas passer une émotion, si ce n’est celle de la tristesse et de la colère. Un rôle d’une interprétation magnifique ! Woody Harrelson (Tueurs Nés, 7 Psychopathes, True Detective) dans le rôle du chef de police Willoughby est tout en fragilité, sensible, endossant les lourdes responsabilités d’un chef de police face à un meurtre non résolu et qui fait face à une grave maladie. Il est dépassé par les événements. Sam Rockwell (La Ligne Verte, 7 Psychopathes, Moon) campe le personnage de l’officier de police Dixon. Un personnage violent et antipathique. Un protagoniste qui semble être en colère contre lui-même et donc contre tout le monde, à l’exception de son exemple Willoughby. Son personnage évolue au fil du film, passant par différentes émotions très bien interprétées. Impressionnant Sam Rockwell. Chacun des personnages est un égratigné par la vie qui a ses propres souffrances, ses démons intérieurs. Ils essaient tant bien que mal de cohabiter ensemble dans cette zone hautement inflammable. Il n’y a pas de héros dans le film. Que des antis héros. Une parabole de la société américaine ?
La photographie est signé Ben Davis (7 Psychopathes, Les Gardiens de la Galaxie et Dumbo) et la musique Carter Burwell (Sang pour Sang, Fargo, The Big Lebowski, Ladykillers, Bons Baisers de Bruges, 7 Psychopathes, Carol).
Note : 10/10. Three Billboards : Les Panneaux de la Vengeance est un pur chef d’œuvre ! Le film est grandiose et les interprétations sont époustouflantes. La mise en scène superbe, le scénario implacable. C’est une claque visuelle qui vous fait décoller de votre siège à la sortie de la séance. On plane, on est bouleversé par le film qui a su emporter le spectateur avec lui dans ce labyrinthe infernal de vengeance, d’inaboutissement du deuil et de blessés par la vie. Je n’ai pas vu un film de ce calibre depuis bien des années ! Chapeau bas mister McDonagh ! Ne tombez pas dans le panneau et allez voir ce bijou cinématographique sur grand écran pendant qu’il est encore temps !
Mad Olive