Courts-métrages ON N'EST PAS DES BETES (?) de Guillaume Sentou, LA ROSE ET LA PIVOINE de Sébastien Azzopardi et PAS SANS ELLE de Jill Gagé

Publié par lecinemadolivierh sur 12 Novembre 2017, 21:20pm

Catégories : #court metrage, #On n'est pas des Bêtes (?), #Guillaume Sentou, #La Rose et la Pivoine, #Sébastien Azzopardi, #Pas sans Elle, #Jill Gagé, #Miam

On n'est pas des Bêtes (?) de Guillaume Sentou

Projection privée au cinéma l’Arlequin des productions de FullDawa, AzzoProd & Daï Daï Films

ON N’EST PAS DES BETES ( ?) de Guillaume Sentou avec Anna Mihalcea, Maud Becker et Nicolas Lumbreras

Année : 2017

Durée : 11 minutes

Synopsis : Après deux ans d’abstinence, Antoine (Nicolas Lumbreras) n’en peut plus. Il a une idée pour sauver son couple et son mariage. Il s’est laissé influencer par un reportage animalier, et va tenter de provoquer une réaction instinctive chez sa femme Valentine (Anna Mihalcea) en la rendant jalouse.

On n’est pas des Bêtes ( ?) est produit par Boris Mendza, David Atrakchi, Gaël Cabouat et Stéphane Landowski.

La société de production est FullDawa Films.

Avis : On n’est pas des Bêtes ( ?) est le premier court-métrage de Guillaume Sentou, plutôt connu dans le milieu du théâtre, réalisé en un seul plan séquence (La caméra n’est pas coupée entre la première et la dernière séquence). La caméra de Pierre Jouvion (Chef opérateur) suit les mouvements des trois protagonistes dans un appartement. Les mouvements sont fluides et dynamiques. Aucun sentiment de claustrophobie, ni de haut le cœur. C’était un exercice assez casse-gueule, surtout pour un premier court ! Une mise en scène assez proche de celle du théâtre, où les comédiens ne bénéficient pas du joker « coupé » et on en refait une autre. L’exercice est réussi avec ce trio de comédiens adorables !

A commencer par l’excellent Nicolas Lumbrears qui se met très bien dans la peau d’Antoine qui n’a plus eu de rapport sexuel avec sa femme depuis trop longtemps. On ne sait pas trop jusqu’où il s’est approprié le rôle ? A-t-il fait une abstinence sexuelle pour mieux se mettre dans la peau de son personnage ? On ne veut pas le savoir. En tout cas, chapeau ! Valentine, sa femme est interprétée par Anna Mihalcea. Elle campe une femme qui ne se démonte pas face à une bombe sexuelle qui n’a pas froid aux yeux : Maud Baecker dans le rôle de Lora. Elles ont toutes les deux de la répartie. Bref, les trois comédiens sont exceptionnels et le spectateur est embarqué dans un genre de grand huit infernal, ne sachant pas où il va atterrir. Pourquoi Antoine a-t-il invité Lora chez lui en présence de sa femme ? Que cherche-t-il à faire ? Les dialogues très travaillé fusent du début à la fin. Des jeux de mots par-ci, par-là. Le spectateur n’a pas le temps de bailler que le film est déjà terminé …

Note : 10/10. On n’est pas des Bêtes ( ?) est une bête de mise en scène. De l’artillerie lourde à vous faire tirer des larmes de rires. Onze minutes de pur bonheur. Une maitrise parfaite de la mise en scène et du jeu des acteurs. Et cerise sur le gâteau : des dialogues décapants !

LA ROSE ET LA PIVOINE de Sébastien Azzopardi avec Alyzée Costes, Aurélie Konaté et David Talbot

Synopsis : Le secrétariat d’une petite entreprise dans les années cinquante. Mademoiselle Pivoine, une jeune femme d’une trentaine d’années à l’allure sage et réservée, tapote joyeusement à la machine à écrire. Monsieur Fougère, son patron, pensant bien faire, vient d’engager Mademoiselle Rose pour la seconder. La rencontre est électrique. Pour Rose et pour Pivoine, la lutte ne fait que commencer.

Production : Azzoprod en co production avec Daï Daï Films.

Avis : La Rose et La Pivoine est court-métrage décalé et inventif. Comment faire un parallèle entre le monde de la dactylographie et le western ? Le réalisateur Sébastien Azzopardi rend un bel hommage aux westerns spaghettis. Le film est fou, barré avec deux actrices surprenantes. Pivoine, joliment interprétée par Aurélie Konaté, se métamorphose à la suite de l’arrivée d’une concurrente potentielle, Rose (Alyzée Costes). Le monde du travail étant compétitif et individuel. Tel deux cow-boys, Pivoine et Rose se regardent dans le blanc de l’œil et vont dégainer à tour de rôle. Le bruitage, le son et la musique entrainent le spectateur dans un univers de western dactylographié.

Il fallait le faire. Il fallait oser. C’est assez original et bien foutu. Comment deux secrétaires se retrouvent comme deux lionnes dans une arène ?

Note : 8/10. La Rose et la Pivoine est une jolie satire sociale du monde du travail. On y passe un agréable moment. Exercice réussi pour ce premier court-métrage !

PAS SANS ELLE de Jill Gagé avec Alyzée Costes et Coralie Coscas

Avis : Pas sans Elle est un huis-clos psychologique avec deux protagonistes qui sont deux sœurs vivant sous le même toit. L’une est plutôt renfermée sur elle-même, tandis que la seconde est épanouie. Un soir, l’équilibre mental entre les deux jeunes femmes va basculer dans la folie. La réalisatrice Jill Gagé, dont ce n’est pas son premier court-métrage, entraine le spectateur dans une histoire dramatique et fantastique. C’est viscéral et poignant. Non sans rappeler un long-métrage espagnol, Musaranas (Shrew’s Nest) de Juanfer Andrés et Esteban Roel. Ne comptez pas sur la réalisatrice pour vous donner des explications au sujet de l’histoire, elle vous laisse vous faire votre propre idée.

Note : 6,5/10. Pas sans Elle est un court-métrage sombre, expérimental et fantastique. Les deux actrices jouent bien.

Mad Olive.