Critique de PSEUDONYM « Les Prédateurs du net » de Thierry Sebban (France) :
Date de sortie en salle le 9 mars 2016
Genre : thriller dramatique
Sujet : Alex (Thierry Sebban) père de famille divorcé, a un diner avec Nina (Perrine Tourneux), une jeune femme contactée via un site internet. Le mec est tellement chaud bouillant, qu’il n’hésite pas à inviter Nina chez lui sans l’avoir rencontré au préalable. Mais voilà, Nina fait parti d'un réseau social de l’ex-Yougoslavie, dont ses deux amis Sergueï (Igor Skreblin) et Sacha (Sacha Mijovic) réservent une belle soirée romantique à Alex, dans un entrepôt désaffecté, genre ambiance Hostel …
Pseudonym est le premier long métrage de Thierry Sebban, acteur dans la série Canal+ Pigalle la nuit. Le film commence un peu comme Open Windows de Nacho Vagalondo, où le spectateur voit les personnages à travers des écrans d’ordinateurs. Le réalisateur met le spectateur devant un ordinateur et il le fait plonger au cœur du film via cette technique. Heureusement pour nous, le film va vite se détacher de ces écrans froids, d’une mocheté esthétique, pour revenir à des plans de caméra. Ouf ! On n’est pas passé loin d’un Open Windows le retour !
Pseudonym est produit par Gilles Podesta (Le magasin des suicides), Thomas Langmann (The Artist, Maniac), Hubert Caillard, Dominique Boutonnat, Christophe Bichot & Arnaud Bertrand. Les sociétés de productions sont Diabolo Films, La Petite Reine et Lorette Productions.
Le film est distribué par Destiny Distribution.
Pseudonym a remporté le prix de la critique au Festival Fantasporto 2015 (Portugal), ainsi que le prix spécial du jury au Worldfest de Houston.
Note IMDB : 5,4/10 pour 14 votes. Une note assez moyenne dans l’ensemble.
Mon avis : Pseudonym mélange les genres cinématographiques, débutant sur fond de romance entre Alex et Nina, puis prenant des allures de polar avec une chasse à l’homme dans les rues de Paris la nuit, pour finir dans le genre horreur survival. Ce dernier faisant penser à Hostel d’Eli Roth, où des Bourgeois occupaient leurs temps libre à torturer d’innocentes victimes péchées par de superbes gonzesses en boîte de nuit dans les pays de l’est. Le thème de Hostel n’est pas bien loin de celui de Pseudonym, où il est question également ici de trafic d’humains par des hommes venant de l’ex Yougoslavie. On ne peut pas s’empêcher de penser à ce pauvre Ilan Hamili assassiné il y a dix ans, quasiment jour pour jour, par le « gang des barbares ». Comment un être humain peut tomber par hasard dans les griffes de barbares ? Et si internet était l’outil parfait comme moyen de guet-apens ? Pseudonym fait réfléchir à l’usage d’internet et des dangers que cela représente pour les individus l’utilisant. Soit monsieur tout le monde. Un clic et on peut se retrouver embarqué dans un mauvais trip. La brigade anti-cybercriminalité a du boulot sur cette toile géante … Pour revenir au film, la musique électronique de Nicolas Baby (FFF) dégage une atmosphère froide, métallique se mélangeant bien avec le thème du film. Une musique d’ordinateur pour un film parlant d’internet. Quoi de plus logique ? Côtés acteurs, j’avoue, j’ai eu un peu de mal au début du film avec l’interprétation d’Alex par Thierry Sebban. Mais une fois le premier quart d‘heure passé, après un bon footing, ça va mieux. On respire mieux en sa compagnie, surtout qu’il va se retrouver victime de bourreaux. On s'attache au personnage et le courant passe mieux. Il n’est pas évident d’être devant et derrière la caméra en même temps ! Les interprétations de Sergueï (Igor Skreblin), de Monsieur (Simon Of Men and Mice Abkarian) et de Nina (Perrine Tourneux) sonnent juste. Perrine Tourneux apporte de la sensualité au film et Igor Skreblin joue bien le gars froid, inhumain. Dommage que le film ne c’est pas plongé dans un genre représenté dans le film. Pour le côté romance, en faisant rencontrer Alex et Nina en chair et en os. Ou bien du côté horreur, avec un peu plus de scènes gores. Mas ce n'est pas l’objectif du film. Tout repose sur l’horreur psychologique. Pas besoin de montrer des scènes crades pour marquer l’esprit du spectateur. Les fans de films d’horreurs à la sauce Wolf Creek ou Hostel, pouvaient s’attendre à revoir des scènes de tortures interminables, mais ce ne sera pas le cas ici. Pour résumé, Pseudonym est un bon premier film, avec certes quelques défauts, comme tout premier film, sauf rare exception. La durée du film de moins d’une heure trente (1h14) fait que le temps passe assez vite, malgré la scène de course poursuite un petit peu trop longue à mon goût. Le thème du film fait réfléchir à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux, à en devenir paranoïaque ! Le réalisateur Thierry Sebban a accordé dans une interview que c’est un univers sans loi, sans borne, accessible à tous et qui donne le champ libre aux agissements les plus pervers, violents et machiavéliques. Ma note : 6/10. Le film est à découvrir en salle dès le 9 mars 2016 !
Je remercie Stéphane Ribola (Presse) et Thierry Sebban pour leurs collaborations à cet article.
Olivier H.