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THE WHALE I Bande-annonce VOST
The Whale, le nouveau film de Darren Aronofsky avec Brendan Fraser, Sadie Sink et Hong Chau. Charlie, professeur d'anglais reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime
THE WHALE de Darren Aronofsky (Etats-Unis)
Date de sortie en salles : 8 mars 2023
Drame / cent dix-sept minutes
Avec Brendan Fraser, Sadie Sink, Ty Simpkins, Samantha Morton, Hong Chau
Productions : Protozoa Pictures, A24
Distributeur France : ARP Selection
Synopsis : Charlie, homme d'âge mûr faisant 600 livres (272 kilos), essaie de renouer avec sa fille de dix-sept ans. Ils se sont séparés, depuis que le père a abandonné sa famille pour son amant. Depuis la mort de ce dernier, Charlie souffre du syndrome d'hyperphagie incontrôlée en raison de son état dépressif.
Faut-il apprécier le cinéma du réalisateur américain Darren Aronofsky pour apprécier à sa juste valeur The Whale (qui n’est pas une biographie du réalisateur anglais James Whale hein, dommage, je jette une bouteille à la mer), son nouveau film après Mother ! ? Le réalisateur est assez connu pour délivrer des œuvres cinématographiques atypiques et singulières toujours appuyées par des interprétations aux couteaux.
A commencer en 1998 par le mathématique Pi, un ofni en noir et blanc qui est en dehors des sentiers battus des studios américains. Puis en 2008 arrive sur le ring, The Wrestler avec beaucoup de cadre de vue de dos du protagoniste interprété par Mickey Rourke. 2010, Black Swan ouvre le bal du lac des cygnes avec de superbes interprétations (Natalie Portman, la belle et maléfique Mila Kunis sans oublier Winona Ryder et aussi le français Vincent Cassel dans l’un de ses meilleurs rôles). Un casting quatre étoiles.
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The Whale (La baleine en anglais) est un plongeon en apnée pendant deux heures où l’on a du mal à reprendre son souffle à l’instar du protagoniste, Charlie interprété par un Brendan Fraser énorme, qui a une assistance respiratoire. La puissance de The Whale tient sur les épaules de Fraser et elle fait piquer un peu les yeux surtout sur un final larmoyant dénoué de pathétisme et pourtant ! Le film est en équilibre permanent sur un fil sans tomber dans le trop. Charlie est un homme avec une obésité morbide, très mal dans sa peau, cloitré dans son appartement, comme dans son corps, à bouffer et non à manger des pizzas et autres cochonneries pas vraiment recommandées. Il se goinfre de saloperies toute la journée et le soir venu, quand Liz (interprétée par Hong Chau), son ex belle-sœur infirmière vient lui prendre la tension et ben ce n’est pas joyeux ! Charlie a de l’hyper-hyper-hyper-tension. Il ne se déplace jamais dans son déambulateur alors qu’il n’a pas encore des cheveux gris sur le crâne. Impossible de se lever de son canapé sans son déambulateur. La faute à son surpoids d’obésité morbide. Liz lui préconise d’aller aux urgences dans un hôpital avec des lits en supers size XXXXL, mais malheureusement, Charlie n’a pas d’assurance santé comme la plupart des américains. Darren Aronofsky délivre sa petite critique acerbe sur la société contemporaine américaine. L’une des plus grandes puissances au monde où sa une grande partie de sa population n’a pas de couverture santé. La faute à qui ? Au gouvernement ? A la mentalité américaine libérale ?
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The Whale nous délivre les parties du puzzle de la personnalité de Charlie pièce par pièce. On va découvrir peu à peu pourquoi il est si obèse et pourquoi il vit reclus seul dans son appartement et surtout qu’il avait fondé une famille dans le passé qu’il a laissé tomber. Le film parle un peu de la LGBT (Lesbien, Gay, Bisexuel, Transgenre) et du point de vue de la bible qui n’accepte pas ce mouvement. Le film s’ouvre sur une scène où l’on voit le jeune Thomas venir prêcher aux portes à portes pour trouver de nouveaux agneaux à fidéliser. Le prénom choisi du prêcheur n’est pas anodin non plus. Thomas va sentir qu’il a une mission à accomplir : venir faire chier Charlie tous les jours en lui rendant une visite paroissiale. The Whale se termine également sur un ton religieux. La scène finale où la porte de l’appartement est représentée comme une passerelle à un autre monde. Et la lumière fut ! La religion chrétienne a une place importante dans le film. Le rapport du père avec son fils défunt vis-à-vis de sa vision de la bible. Charlie a du mal à faire le deuil de la mort de son ami et il se cloître seul chez lui, un peu comme le font les moines dans des monastères. Il vit de ses cours donnés en distanciel depuis chez lui. Quand sa jeune fille Ellie (Impressionnante Sadie Stranger Sink ) va frapper à sa porte, les blessures vont resurgir. L’actrice Sadie Sink interprète cette adolescente ingrate et rebelle qui veut faire payer son paternel de l’avoir laissée tomber.
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The Whale est un film émouvant et fort en émotions. L’acteur Brendan Fraser n’a pas volé son Oscar pour son interprétation monstrueuse. Il est bien entendu couvert de maquillages et d’effets spéciaux qui ont également reçu un Oscar.
The Whale est un huis-clos issu d’une adaptation d’une pièce de théâtre éponyme tout comme The Son de Florian Zeller, autre chef d’œuvre cinématographique fort en émotions de cette année 2023. Le spectateur est là, enfermé aux côtés de Charlie avec cette sensation désagréable de claustrophobie permanente dans cet appartement suintant la transpiration, le renfermé et la mort.
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Mad Oliver