LES RACINES SAUVAGES de Nicolas Millot (France)

Les Racines Sauvages (The Wild Roots) - Horror Short Film 2022 - Trailer (English Subs)

A hunter goes deep into an uncanny forest, tracking down the reason for his friend's death. Un chasseur s'enfonce dans une inquiétante forêt, traquant la raison de la mort de son ami ...

https://www.youtube.com/watch?v=jPBaAKAvX6I

LES RACINES SAUVAGES (The Wild Roots) de Nicolas Millot (France)

2022 – drame fantastique – quatorze minutes

Avec Anthony Martin, Jehanguir Byramjee

Production : Collectif Mara

Synopsis : Adam, un jeune chasseur, est persuadé qu’un danger rôde dans une forêt en proie à d’étranges phénomènes. Mais lorsqu’un de ses amis y est retrouvé mort, cette crainte devient une certitude. Adam décide alors de retourner dans les bois, déterminé à trouver la source de cette menace.

Les racines sauvages est le premier court-métrage du réalisateur français Nicolas Millot, diplômé en effets spéciaux et cinéma d’animation 3D. Nicolas a travaillé sur les post-productions de The World’sEnd, Interstellar et Ex Machina. Cela vous parle un peu ?

Avec Alexandre Gredzinski (superviseur des effets spéciaux du film) et Michaël Larue (Directeur de la photographie du film), il fonde en 2022 le collectif MARA.

Alors êtes-vous prêt à vous promener dans les bois où une personne est décédée ? Je ne sais pas pour vous, mais cela n’est pas du tout rassurant surtout si on s’y promène avec une cape rouge !

Adam va entrer dans cette forêt mystérieuse et étrange, tandis que son collègue restera à la lisière avec un Talkie-Walkie en main, prêt à dégainer, ou plutôt de garder contact.  Et ce ne sont pas des champignons qu’Adam va découvrir dans les bois, mais plutôt une partie sombre enfouie au plus profond de son subconscient. C’est comme si entrer dans cette forêt était de rentrer au plus profond de soi. Le monstre est-il devant nos yeux ou derrière ?

« Cette maison, ce n’était plus la sienne. », cette phrase tirée au début du film décrit et installe une parabole entre une maison laissée à l’abandon avec un inconnu à l’intérieur et la forêt. Une forêt qui nous est devenue étrangère, comme cette maison avec un nouvel occupant, qui ferait presque peur et où les légendes urbaines prennent leur source d’inspiration.  Comment en est-on arrivé à un tel point de rupture entre l’être humain et ce qui l’environne ?

Comme l’indique le réalisateur Nicolas Millot, on sépare à tort la nature de l’être humain, en parlant des deux en les différenciant avec d’un côté la nature et de l’autre l’être humain, tout en y plaçant les animaux du côté de la nature.  Alors que nous faisons partie intégrante d’un tout. Nous sommes liés. Mais avec le temps, nous nous sommes éloignés de la nature, des forêts en nous installant dans des métropoles. Nous avons délaissé les forêts alors que l’on ne peut pas vivre sans.

« Est-ce que tu as essayé d’ouvrir la porte ? »,  phrase cette fois-ci tirée vers la fin du film. Il y a toujours cette parabole avec la maison et la forêt. A-t-on essayé de pénétrer dans la forêt et d’y reprendre possession, d’être en symbiose avec elle ? Ces arbres avec leur branche aux extrémités semblables à des mains.

Jérémy Louis, compositeur de la musique, distille des effets sonores ainsi que des notes de musiques donnant une sensation que la forêt est vivante, palpable. D’ailleurs, cette forêt est un personnage à part entière, voire le personnage principal de Les racines sauvages.

Les effets spéciaux ainsi que la photographie sont assez réussies tout en ne prenant pas le dessus sur l’histoire.

« Sous ses aspects horrifiques, Les Racines Sauvages est avant tout un conte sur la difficulté de l’être humain contemporain à trouver sa place au sein d’une nature lui semblant de plus en plus étrangère. », Nicolas Millot.

Les racines sauvages a reçu le prix du Jury du court-métrage français au Pifff 2022 et a été sélectionné en compétition officielle au Festival de Gérardmer 2023. De quoi donner des ailes à l’équipe du film pour la suite (D’autres projets sont en cours du côté du collectif Mara).

« J’ai toujours été intéressé par la question de la place de l’Homme dans son environnement. », Nicolas Millot. Et c’est plus que d’actualité et cela raisonne avec un autre court-métrage français,  Avant la nuit d’Hervé Freiburger dont je vous parlerai prochainement.

Mad Oliver