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Le blog du cinema d' Olivier H

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Critique du long-métrage UNE PLUIE SANS FIN (Aka The Looming Storm) de Dong Yue (Chine)

Publié par lecinemadolivierh sur 17 Juin 2018, 16:14pm

Catégories : #Une Pluie sans Fin, #The Looming Storm, #Dong Yue, #Hehe Pictures, #Wild Bunch Distribution, #Beaune 2018, #Duan Yihong, #Yiyan Jiang, #Yuan Du, #Polar, #Critique Film, #Bong Joon-ho, #Memories of Murder

Critique du long-métrage UNE PLUIE SANS FIN (Aka The Looming Storm) de Dong Yue (Chine)

Critique du long-métrage UNE PLUIE SANS FIN (Aka The Looming Storm) de Dong Yue (Chine) :

Sortie en salles le  25juillet 2018

Durée : 119 minutes

Genre : thriller dramatique

 

Synopsis :  1997, à quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine va vivre de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, dans le Sud du pays, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va très vite devenir une véritable obsession pour Yu … puis sa raison de vivre. 

 

Une Pluie sans Fin est le premier long-métrage du réalisateur chinois Dong Yue.

Sociétés de production : Hehe Pictures.

Distributeur : Wild Bunch Distribution.

Note IMDB : 6,6/10 sur 279 votes

Festivals :

Grand prix au Festival International du Film Policier de Beaune 2018 (France), prix du meilleur jeune réalisateur au Asian Film Awards 2018 pour Yue Dong, prix du meilleur acteur pour Duan Yihong.

 

 

Avis : la séquence d’ouverture montre Yu Guowei sortir de prison. Le mur de l’enceinte ressemble étrangement à la muraille de Chine. Est-ce une allégorie voulue de la part du réalisateur Dong Yue ? Certainement. De quel côté est le protagoniste ? A l’intérieur ou bien à l’extérieur de la muraille ? Bien évidemment à l’extérieur étant donné qu’il sort de prison. Puis le film bascule dans un flash-back, dix ans plus tôt juste avant que Yu Guowei soit incarcéré. Le spectateur est amené sur une scène de crime non loin d’une grande usine qui dévore le paysage. Un paysage gris et taciturne. L’usine est un personnage à part entière dans le film. Elle est la nourricière des employés. Yu Guowei, chef de la sécurité de l’usine dont il est un employé modèle, rêve de devenir policier. Il arrive sur le lieu du crime et suit l’officier Zhang qui enquête sur les meurtres perpétrés dans la région. Un tueur en série s’en prend à de jeunes femmes. Yu Guowei, accompagné de son acolyte, va enquêter sur les meurtres et essayer de trouver le coupable …

 

Encore une fois, on peut y voir une allégorie entre les meurtres et la fermeture petit à petit de l’usine qui était l’emblème d’une région active. Le communisme basculant peu à peu dans le capitalisme, où chaque entreprise doit faire face à plus de bénéfices année après année. Après de durs labeurs et une fidélité à n’en pas douter, les employés sont jetés hors des murs de l’usine du jour au lendemain. A l’image des victimes qui sont jetées dans les champs aux abords de la méga usine qui se désemplie chaque jour. L’ambition de Yu Guowei de devenir policier va prendre une telle ampleur, qu’il ne va pas hésiter à mettre des vies en danger (Son jeune acolyte prenant modèle sur lui, ainsi que sa compagne). Il va sombrer petit à petit dans une certaine folie obsessionnelle et rendre justice lui-même. L’acteur qui interprète le jeune que Yu Guowei suit à la trace est remarquable. Il a la tête de l’emploi. La tête du gars que l’on ne sait pas s’il cache quelque chose ou bien s’il est juste un peu simplet. Le genre de personnage que le réalisateur coréen Bong Joon-ho utilise dans ses films (The Host, Mother, Memories of Murder). Bien sûr, l’usine qui se meurt représente une époque qui se termine. Celle du communisme face à un capitalisme où la Chine prend de plus en plus de part de marché dans le monde (Afrique, Europe). Le film ne dénonce pas ce changement, mais montre plutôt ce que cela provoque au sein de la population.

 

Côté casting, l’acteur Yihong Duan (Iron Sky : The Ark de Timo Vuorensola) interprète Yu Guowei. Un anti héros névrotique (La scène où il retourne sur les lieux de l’usine où un vieil homme donne à manger à deux chiens est perturbante). A chaque fois que Yu Guowei monte dans un véhicule (moto, voiture, bus), ce dernier tombe en panne. Bizarre ? L’actrice Yiyan Jiang interprète Yanzi, la compagne de Yu Guowei. Elle est l’image d’un rêve brisé. Yuan Du est l’officier Zhang, un personnage usé par la vie et par le mal qui se cache derrière les êtres humains.

 

Dommage que le film soit si long (Presque deux heures). Certaines scènes sont lentes et éternisantes. C’est souvent le cas dans les productions cinématographiques chinoises. Il y a trop de moments de contemplations cassant le rythme des films.

 

 

Note : 7/10. Une Pluie Sans Fin est un polar sombre où il ne fait pas bon trainer. Mérite-t-il le grand prix de Beaune ? Je ne saurai répondre … Par contre, c’est un assez bon premier film du réalisateur Dong Yue. L’intrigue autour du tueur est assez bien menée et le spectateur ne saura jamais qui il est et pourquoi il tue. Le film est mystique, allégorique et fantasmagorique. Etes-vous prêt à plonger dans les entrailles d’une nouvelle ère chinoise ?  

Mad Olive

Les tuyaux omniprésent de l'usine

Les tuyaux omniprésent de l'usine

Yu Guowei (Yihong Duan)

Yu Guowei (Yihong Duan)

La belle Yanzi (Yiyan Jiang)

La belle Yanzi (Yiyan Jiang)

Critique du long-métrage UNE PLUIE SANS FIN (Aka The Looming Storm) de Dong Yue (Chine)
Critique du long-métrage UNE PLUIE SANS FIN (Aka The Looming Storm) de Dong Yue (Chine)
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