Critique du court-métrage PANTHEON DISCOUNT de Stéphan Castang (France) :
Année: 2016
Durée: 14 minutes et 45 secondes
Genre: science-fiction
Synopsis : En 2050, la médecine est remplacée par une machine : le Sherlock, sorte de super scanner qui non seulement pose un diagnostic mais soigne également le patient en fonction de ce que celui-ci peut payer. Le médecin n’est plus qu’un conseiller financier qui propose des assurances, des mutuelles et des solutions plus ou moins radicales.
Panthéon Discount est le quatrième courts-métrages du réalisateur Stéphan Castang (Service Compris, Fin de Campagne et Jeunesses Française).
Panthéon Discount est produit par Karine Blanc et Michel Tavarès dans le cadre de la collection Demain Si J’Y Suis.
Sociétés de production: Canal+ et Takami Productions.
Note IMDB: 7/10 sur 16 notes.
Festivals (liste non exhaustive):
Sélections: festival International du court-métrage de Palm Springs 2017 (Etats-Unis), Festival International du court-métrage de Bruxelles 2017 (Belgique), CoLCoA 2017 (Etats-Unis).
Panthéon Discount a terminé dans les vingt-quatre meilleurs courts-métrages en liste pour les César 2018. Seulement cinq parmi eux ont été retenu.
Prix: grand prix à Court Metrange 2017 (France), grand prix au Seoul International Extreme-Short Image & Film Festival 2016 (Corée du Sud), prix étudiant et prix du public au Festival International du court-métrage de Clermont-Ferrand 2017 (France), prix d’excellence au TISFF 2017 (Grèce).
Avis : Panthéon (Temple des Dieux) Discount (Prix au rabais) dit déjà beaucoup de choses rien qu’avec son titre. Deux mots n’allant pas vraiment bien ensemble, proche de l’absurde. Le film se déroule en 2050 dans un futur assez proche et développe donc une histoire de science-fiction d’anticipation. Le spectateur assiste à une consultation de trois patients par un médecin. Monsieur Bove, magnifique Jean-Pierre Kalfon, un cinquantenaire qui apprend qu’il a un cancer et qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Monsieur Rougier, interprété par Christian Delvallée, aveugle en bonne santé et madame Schwob, campée par Martine Schambacher, qui souffre d’un disque dur saturé. Le spectateur assiste à la consultation des trois patients comme s’il était à la place du médecin. Ce dernier étant en contre-champs (non voyant), on n’entend que sa voix.
Panthéon Discount fait un état des lieux de ce que pourrait être la médecine de demain avec l’évolution technologique que nous connaissons depuis plusieurs décennies. Une médecine devenue plus froide, sans empathie envers les patients. Une médecine qui vous soigne en fonction de l’état de votre compte en banque. Une médecine devenue capitaliste dans un sens. Le court distille une satire d’une société ayant délaissée les libertés et les égalités des citoyens. Les plus aisés financièrement ayant droit à des traitements de faveur, tandis que les autres … Tout cela montré dans le sens de l’absurde. Et le twist final en est renversant !
Côté technique, les effets spéciaux de Wilton Poirot sont jolis et réussis (Le scan des patients au début du film). La photographie, de Jean-Baptiste Moutrille, tout en noir et blanc est sublime et contraste avec un futur proche. Le noir et blanc étant plutôt utilisé pour le passé et non le futur. Cela rend également le court plus froid, sans couleur, sans chaleur, sans émotion. A noter également la superbe musique de John Kaced qui accompagne les premières images.
Pour les références du film, on peut y voir Time Out ou encore Bienvenue à Gattaca du même réalisateur Andrew Niccol.
Note: 9/10. La science-fiction rime rarement avec un futur optimiste. Panthéon Discount le confirme encore une fois, mais avec des niveaux différents suivant l’état de vos finances. Film sociétal, flippant et absurde. Un petit bijou à voir que ce soit à prix discount ou pas.
Mad Olive