Critique du court-métrage LES FINES BOUCHES de Julien de Volte et Arnaud Tabarly (France) :
Année : 2017
Durée: 17 minutes
Genre: comédie - horreur
Synopsis: Déjantés, particulièrement voraces, Les Fines Bouches forment une terrifiante famille diabolique. En proie à la crise qui frappe leur région, et guidés par Gertre, leur patriarche, ils sont prêts à tout pour subvenir à leurs besoins, même au pire.
Les Fines Bouches est produit par Shanti N. Selk et Laura Townsend (Déjà coproductrice du court-métrage Peine de Mort de Julien de Volte).
Société de production : La Ruche Productions, productions associées Les Machineurs, Commune Image, Tytan Production et Supersonido Studio.
Festivals (liste non exhaustive):
Morbido Film Fest (Mexique - Bronze skull best short), Nuit Interdite au Mauvais Genre (France), Bloody Week-End (France), Hors compétition au Brussels International Fantastic Film Festival 2018 (Belgique), European Film Festival (finalist), Court mais trash (Programme off), Hollywood Screenings Film Festival, BHIFF Bloody Session (Best zombie short), Weekend Horror (Best short & Best Premio Splatter), Sadique Master …
Avis : la scène d’ouverture est un éloge aux produits frais. Les temps sont durs pour cette famille pas comme les autres qui vit en autarcie, recluse dans une maison isolée dans les bois (Joli clin d’œil ou pas à Evil Dead de Sam Raimi). Le pauvre patriarche Gertre ne peut pas compter sur ses trois enfants écervelés, Yvon, Marcelline et Georgette pour aller faire des courses. Ils manquent de viandes fraîches et gourmets comme ils sont, ils vont finalement aller faire leur marché chez le fermier du coin. Mais ce ne sera pas pour manger cinq fruits et légumes par jour …
La première scène de Les Fines Bouches installe un ton délirant et non sérieux. Le spectateur fait connaissance des protagonistes en commençant par le fils Yvon. C’est un dégénéré de première classe ! Ensuite arrive la présentation de la mère Stéphana qui est un travesti. Suivent le père Gertre et ses deux filles. Le scénario écrit par Julien de Volte et Arnaud Tabarly est absurde et grotesque, ce qui déclenche des sourires et permet de mieux digérer certaines scènes gores. Le spectateur va assister à un retournement de situation pour cette famille dès lors qu’elle va être au contact du pauvre fermier qui va prendre gros et pour une éternité. Cette scène n’est pas sans rappeler une séquence du film Calvaire de Fabrice Du Welz.
Côté casting, Samuel Dutertre, qui interprète Gertre, a déjà collaboré dans deux courts-métrages de Julien de Volte : Peine de Mort et Etouffé dans l’œuf. Pierre-André Gilard (La série française Le Bureau des Légendes) dans le rôle de Stéphana est ahurissant(e). On se marre bien avec son personnage farfelu et décalé. L’interprétation de Fabien Ara (French Touch) dans le rôle d’Yvon est déjantée comme il faut. Yvon et Stéphana sont mes deux personnages préférés, les plus décalés peut-être ? Ceux qui sortent d’un réalisme chiant. Les deux filles sont interprétées par Florence Bebic-Veruni et Amélie Bardon.
Côté technique, les effets spéciaux signés par Harold Levy et Emilie Dupérier, et complétés en numérique par Mathieu Benedetti, sont réussis. Ils sont mis en lumière par le directeur de la photographie Vincent Vieillard-Baron (Directeur photo de Peine de Mort de Julien de Volte, Horsehead de Romain Basset, Silhouette de Bertrand Cazor, City Hunter 2015 : Paris Rescue de Mathias Sariel et le récent Hostile de Mathieu Turi). Cyrille Hertel a assuré une scène d’action de bonne qualité, tout en étant toujours dans le ton décalé du film.
Note : 7,5/10. La famille zombie, fallait y penser ! Après Miss Zombie de Sabu, y’a Les Fines Bouches de Julien de Volte et Arnaud Tabarly. Un délire avec des scènes gores proche de ceux des premiers films de Peter Jackson (Bad Taste et Braindead). Les Fines Bouches est moins viscéral et profond (quoique pas pour certain personnage dans le film !) que le précédent court-métrage de Julien de Volte, Peine de Mort. L’originalité et l’engouement du court a donné l’envie aux deux réalisateurs de l’adapter en long-métrage … Super Z ! (Coproduction Insolence Productions et La Ruche Productions) qui est actuellement en post production. Zombaï !
Mad Olive