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Le blog du cinema d' Olivier H

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Critique du court-métrage AUX CHIOTTES de Matthieu Moerlen (France)

Publié par lecinemadolivierh sur 27 Mars 2017, 18:53pm

Catégories : #critique court, #Aux chiottes, #Matthieu Moerlen, #Mr Jadis Production, #Jacques Servoz, #itaewon, #les anciens l'appelaient chaos

Critique du court-métrage AUX CHIOTTES de Matthieu Moerlen (France) :

Année : 2017

Genre : comédie

 

Synopsis : Alfred (Jacques Servoz), un peintre constipé, est en transit dans un aéroport. Il est usé, il ne peint plus. Il part se réfugier dans les toilettes où une vision va lui remettre la main à la pâte.

 

Aux Chiottes est le quatrième court-métrage du réalisateur Matthieu Moerlen (Itaewon, Les Anciens l’appelaient Chaos et Longtemps j’aimais le mot longtemps).

Aux Chiottes est produit par Mr Jadis Production (Matthieu Moerlen), en partenariat avec l’Aéroport de Paris-Orly et le soutien de Technicolor et la Compagnie Générale des Effets Spéciaux.

 

Petites anecdotes:

  • Alors que Matthieu Moerlen était en pleine phase d’écriture du scénario chez lui, son voisin du dessous lui a signalé un dégât des eaux provenant de ses chiottes ! C’est ce que l’on pourrait appeler, la force obscure de la pensée de Matthieu !
  • La fresque que l’on voit dans le film est une fresque peinte par Jacques Servoz, également interprète d’Alfred.

 

Avis : le ton de Aux Chiottes, qui est un huis clos se déroulant dans un aéroport, est donné dès la scène d’ouverture (qui est une très belle métaphore), où on y voit Alfred qui n’en peut plus d’être constipé et parle avec quelqu’un … à moins que ce soit à lui-même ? Le spectateur est plongé dans l’univers névrotique du personnage dès le début. Alfred est un personnage aussi bien constipé littéralement que artistiquement. Cela fait trop longtemps selon son manager (Matthieu Moerlen) qu’il a peint. Que se passe-t-il ? Est-il en manque de créativité ou bien est-il frustré ? Est-ce sa belle petite amie qui le castre comme cela ? (Peut-être bien quand on voit les tatanes qu’elle envoie !). Et c’est une fois dans les toilettes de l’aéroport d’Orly, où ils sont en transit, qu’Alfred va avoir une vision qui va le mettre à nu ! Qu’a-t-il vu au travers d’un miroir ? Alice courant derrière un lapin qui n’a pas de temps à lui accorder ? Ou bien est-ce son démon intérieur ? Une vue sur la cristallisation de sa frustration créative ? Alfred va s’en mettre à cœur joie … il va retapisser toutes les toilettes de l’aéroport avec les moyens du bord ! Non, ce n’est pas ce que vous croyez, il n’a pas la diarrhée, il est constipé. S’ensuivra donc une arrestation musclée par la police pour la raison d’avoir déféqué son art dans les chiottes de l’aéroport et la scène de l’interrogatoire ne peut que tourner au burlesque.

Le choix de l’artiste peintre Jacques Servoz pour le rôle d’Alfred est plus que judicieux. Le rôle lui va comme un gant ou plutôt Jacques Servoz apporte de sa personnalité dans le personnage. En voyant le second segment de Aux Chiottes, on ne peut que penser à son aventure arrivée dans les rues de Paris où il fut arrêté par la police. Le jeune réalisateur fort sympathique, Matthieu Moerlen distille son art de l’absurde. De l’absurde mais pas con. Le court-métrage est loufoque, dingue, absurde et surréaliste. Quoi de surprenant quand on sait que le réalisateur a conçu avec Joachim Delmotte, une série sur la toile intitulé La Vie Absurde de Deux Connards ? Au final, le court-métrage Aux Chiottes est audacieux et osé et apparemment cela n’a pas freiné le réalisateur dans ses idées à mettre en lumière. La photographie du film est jolie. La bande son (Sophren, Ty Segall, Thee Oh Sees), comme on a l’habitude dans les courts-métrages de Matthieu Moerlen est excellente. La musique de Ty Segall rock'n'roll et super entraînante accompagne à merveille la scène où Alfred est en train de repeindre les chiottes.

 

Note : 7,5/10. Aux Chiottes est original et divertissant. C’est absurde, délirant, loufoque, drôle et surréaliste … Matthieu Moerlen est un électron libre qui laisse ses idées fuser sans se mettre de limite. Son cinéma est comme un bon bol d'air frais dans le cinéma français actuel qui distille majoritairement des comédies formatées. L’univers de Matthieu Moerlen n’est pas très éloigné de celui des Monty Pythons, de Michel Gondry ou encore de Wes Anderson. Il manque tout de même un peu plus de folie dans le film et un rythme plus soutenu (Je pense à la scène où la fresque est nettoyée qui est trop longue à mon goût). A quand un long-métrage bien loufoque ?

 

Remerciement : Matthieu Moerlen pour son enthousiasme et pour l’invitation à la projection.

Olivier H.

Critique du court-métrage AUX CHIOTTES de Matthieu Moerlen (France)
Critique du court-métrage AUX CHIOTTES de Matthieu Moerlen (France)
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