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Le blog du cinema d' Olivier H

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Blog spécialisé sur les Festivals Internationaux de Films Fantastiques comme Fantastic'Arts, FantasPorto, BIFFF, AIFFF, Mauvais Genre, Cannes, NIFFF, Fantasia, PiFan, Deauville, L'Etrange Festival, FEFFS, La Samain, Trieste, Razor Reel, Les Utopiales, PIFFF ...


Critique DANS LA FORET de Gilles Marchand (France/Suède)

Publié par lecinemadolivierh sur 13 Février 2017, 12:45pm

Catégories : #Critique Film, #Dans la Forêt, #Gilles Marchand, #Jérémie Elkaïm, #Timothé Vom Dorp, #Théo Van De Voorde, #Pyramide Productions, #Les Films de Françoise

Critique de DANS LA FORET de Gilles Marchand (France / Suède) :

Vu en projection de presse au Club Marbeuf en présence du réalisateur Gilles Marchand et de l’acteur Jérémie Elkaïm.

Date de sortie nationale : 15 février 2017

Durée : 1h43

Genre : drame fantastique

 

Synopsis : Tom (Timothé Vom Dorp) et son grand frère Benjamin (Théo Van De Voorde) partent en Suède retrouver leur père (Jérémie Elkaïm) pour les vacances d’été. Tom appréhende les retrouvailles avec cet homme étrange et solitaire. Le père, lui, semble convaincu que Tom a le don de voir des choses que les autres ne voient pas. Quand il leur propose d’aller vers le Nord pour passer quelques jours dans une cabane au bord d’un lac, les enfants sont ravis. Mais l’endroit est très isolé, au milieu d’une immense forêt qui exacerbe les peurs de Tom. Et plus les jours passent, moins le père semble envisager leur retour …

 

Le scénario est co-écrit par Gilles Marchand et Dominik Moll.

Dans la Forêt est produit par Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Mina Driouche, Christer Nilson, Frida Hallberg, Olivier Guerpillon & Simon Perry.

Les sociétés de production sont Les Films de Françoise, Götafilm & Film Väst.

Le distributeur en France est Pyramide.

Note IMDB : 5,9/10 sur 60 votes.

 

Dans la Forêt a été sélectionné au Festival du Film de Locarno.

 

Avis : Dans la Forêt est le troisième long-métrage de Gilles Marchand en tant que réalisateur, après Qui A Tué Bambi ? (2003) et L’Autre Monde (2010). Trois films en quatorze ans, c’est peu ! Mais Gilles Marchand a également co-écrit de nombreux scénarios, dont celui de Des Nouvelles de la Planète Mars, Eastern Boys, ou encore Harry, un Ami qui vous veut du Bien. Dans la Forêt raconte l’histoire d’un père mystérieux et sombre qui accueille ses deux enfants chez lui en Suède pendant les vacances d’été (Est-ce un clin d’œil aux magasins Ikea, lorsque l’on voit Tom jouer avec des jouets en bois au début du film ?). Tom, le plus jeune part avec un pressentiment. Arrivés sur place, le père n’est pas très affectueux envers ses deux enfants. Tout du moins, ces moments ne sont pas montrés dans le film. Le spectateur voit un père attentionné qui semble avoir un problème pour dormir la nuit. Afin de profiter pleinement de ses enfants, il les emmène dans une forêt isolée. Cet endroit va faire remonter des peurs enfouies à Tom que son père va essayer à l’aider à les surmonter … mais à quel prix ?

Jérémie Elkaïm campe un personnage assez ténébreux et mystérieux. Le spectateur voit ce père pousser ses deux enfants, et surtout le plus jeune Tom, à se prendre en main. Tels deux petits oiseaux apprenant à voler de leurs propres ailes. La méthode n’est pas très rassurante, surtout lorsque le père apprend à Tom à nager dans un lac au milieu de nulle part. Jérémie Elkaïm indique que pour l’interprétation du père, il a établi des ponts entre son personnage et lui-même en apportant de sa personne au personnage. Son interprétation glaçante est assez juste, surtout face à seulement deux enfants, ou presque. A ses côtés, le jeune Timothé Vom Dorp (Suzanne, Chocolat) est tout simplement impressionnant. Il a une bouille ronde avec des yeux noirs qui me font penser à la bouille du petit Danny (Danny Lloyd) dans Shining de Stanley Kubrick. Ils ont quasiment la même coupe de cheveux et le même regard perçant. La référence au film Shining ne s’arrête pas là. Il y a également la scène dans le couloir où Tom cherche les toilettes, ou encore le personnage du père qui s’isole dans une forêt. Autres références que l’on ne peut s’empêcher de penser, est celle à Sixième sens de M. Night Shyamalan ou encore à Délivrance de John Boorman. Toutes ces références dans le film sont très bien digérées par le réalisateur qui a su s’en approprier et qui rend une atmosphère anxiogène et inquiétante pour le spectateur prit dans un étau. Timothé Vom Dorp est un jeune acteur à suivre de très près. La performance qu’il a réalisé Dans la Forêt est époustouflante ! Le spectateur ne peut avoir que de l’empathie pour ce jeune garçon. Théo Van De Voorde réussit tout de même à sortir son épingle du jeu en grand frère pas toujours sympathique avec son petit frère (Y-a-t-il un certain vécu de la part du réalisateur qui a indiqué que l’idée du film est partie de son enfance où il partait avec son frère voir son père à l’étranger ?).

Un psychanalyste pourrait analyser le film avec la représentation de la maison dans cette forêt isolée (Est-ce une sorte d’antichambre, de subconscient, là où on enfouie des choses qui nous font peur ?), ce que représente la forêt (Les limbes labyrinthiques du cerveau abîmé de Tom suite à la séparation de ses parents ?), puis le lac (Une sorte de renaissance pour Tom ?). Pendant tout le long du film, le spectateur assiste en quelque sorte au voyage initiatique, mystique et surréaliste du jeune Tom. Voyage qui va le pousser à surmonter ses peurs et à le faire grandir (Passage de l’enfance à l’adolescence). Pour le côté fantastique du film, Gilles Marchand ne donne pas d’indication au spectateur, mais le laisse se faire sa propre idée. Pour cela, n’oublions pas la toute première scène du film qui a sûrement son importance et qui peut être vite oubliée …

 

Note : 7/10. Dans la Forêt est un beau film traitant du sujet de l’enfance et de ses peurs à travers une belle métaphore fantastique (Je n’en dirai pas plus, afin de ne pas spoiler le film). Le film est un peu long, il aurait mérité à mon goût d’être raccourci un peu. Les sons réalisés par André Rigaut et Loïc Prian, sont très bons et accentuent les moments d’angoisses avec des sons graves. Dommage que l’on n’entend pas plus la musique de Philippe Schoeller, ou alors j’étais tellement absorbé par la performance de Timothé que j’en suis resté sourd ? Voir Dans la Forêt ne serait-ce que pour voir le jeu de Timothé est une très bonne raison. Encore plus pour soutenir un bon film français issu de productions indépendantes. Dans la Forêt est un film troublant et glaçant venu tout droit de Suède.

 

« Avec Dans la Forêt, j’avais envie de rouvrir des portes que chacun de nous apprend à fermer en devenant adulte » (Gilles Marchand)

« C’est plus fort que moi, j’aime les films qui sont comme des chemins pour atteindre l’inconscient et me font basculer dans une autre dimension » (Gilles Marchand)

Remerciement : Jonathan Fischer (Presse).

Olivier H.

Critique DANS LA FORET de Gilles Marchand (France/Suède)
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Timothé Vam Dorp

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